Intérêt de la canneberge pour diminuer les bactériuries post RTUP
Type de financement : financé par le laboratoire CCD
Objectifs. Démontrer dans une étude de qualité l’intérêt de la canneberge pour diminuer les bactériuries induites par la RTUP.
Méthodes. Nous avons réalisé une étude multicentrique prospective randomisée entre le Gyndelta et un placebo. Le critère principal visait le taux d’incidence de la bactériurie à la sortie du malade. Le calcul de l’effectif prévoyait l’inclusion de 150 malades entre août 2010 et décembre 2011. Tous les malades qui devaient être opéré d’une RTUP se voyaient proposer la participation à cette étude. L’antibioprophylaxie imposée était 1,5 g de cefuroxime intraveineux à l’induction anesthésique. Le suivi prévoyait une consultation à un mois afin de vérifier l’absence d’infection urinaire symptomatique, de bactériurie ainsi que l’observance. Après la randomisation les malades recevaient une gélule matin et soir les sept jours précédents l’intervention et jusqu’à l’ablation de la sonde vésicale. Une analyse bactériologique des urines était programmée à J1, J5 à J7 et J+ un mois. Le monitoring a été fait par une société indépendante ainsi que l’analyse statistique. L’analyse a été réalisée en intention de traitée et en per-protocole.
Résultat. Au total 163 malades ont été randomisés entre les deux traitements. Dix-neuf malades étaient non inclus ou sortie d’essai et ne rentraient donc pas dans l’analyse per-protocole. Les caractéristiques des malades sont résumées dans le tableau 1 :groupe placebo n = 73groupe Gyndelta n = 72pÂge moyen ± DS (années)69,0 ± 8,870,3 ± 8,1nsRésidu post mictionnel moyenne ± DS (mL)135 ± 105136 ± 152nsVolume prostatique moyenne ± DS (cc)51 ± 2353 ± 19nsDébit maximum moyenne ± DS (ml/min)8,1 ± 3,58,3 ± 3,8nsIPSS médian [extrêmes]24 [4 ; 35]23 [8 ; 35]ns
Les bactériuries à J1 (2,7 vs 2,8 %), J + 1 mois (2,7 vs 4,2 %), fievre postopératoire (0 vs 2,8 %), et impériosités (24,7 vs 31,9 %) étaient statistiquement non différentes entre les deux groupes. Parmi les malades, quatre dans le groupe 1 et sept dans le groupe 2 ont reçu une antibiothérapie dans les suites opératoires. La prise en compte ou non de ces malades ne modifiait pas l’absence de différence de bactériurie entre les groupes.
Conclusion. Même si l’intérêt de la canneberge a été avancé par plusieurs publications chez les femmes atteintes de cystites récidivantes, il semble qu’elle ne réduise pas le risque de bactériurie post RTUP. Néanmoins, le taux de bactériurie et d’infection urinaire dans notre étude est bien plus bas que celui publié jusqu’alors, nous pouvons donc nous demandé si ces résultats auraient été identiques dans une population plus à risque d’infection tels que les hommes porteurs de sonde vésicale.