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Implication du métabolisme oestrogénique dans la progression et le délai d’échappement des cancers de prostate sous hormonothérapie

Objectifs.– Le but était de comparer l’expression de protéines impliquées dans le métabolisme œstrogénique sur les mêmes tumeurs prostatiques prélevées avant introduction de l’hormonothérapie et après échappement hormonal.

Méthodes.– Cinquante-cinq patients traités exclusivement par hormonothérapie pour cancer de la prostate entre 1988 et 2008 ont été rétrospectivement analysés et pour lesquels des échantillons de tumeur prostatique étaient prélevés avant introduction de l’hormonothérapie et après échappement hormonal. L’échappement hormonal était défini par une évolution clinique ou du PSA sous hormonothérapie, malgré une castration efficace. L’étude en immunohistochimie sur Tissue Micro-Array utilisait les anticorps antirécepteur œstrogénique alpha (ROA) et bêta (ROB), BCAR1, Ki67 et aromatase. La comparaison des expressions était réalisée par les tests appariés de Friedman pour les variables quantitatives (Ki67, ROA, ROB) et de Wilcoxon pour les variables qualitatives (BCAR1). Le délai d’acquisition de l’échappement hormonal et la survie globale étaient analysés par les tests de Log-rank et de Cox.

Résultat.– Après échappement hormonal, il existait une augmentation significative de l’expression de Ki67 (p < 0,001) et de BCAR1 (p = 0,033), alors que l’expression de ROB (p = 0,016) et de l’aromatase (p < 0,001) diminuait significativement. Le temps médian d’échappement à l’hormonothérapie était de 21,7 mois (7,6–67,1 mois). Sur les tumeurs prélevées avant introduction de l’hormonothérapie, la forte expression de l’aromatase (p = 0,028 ; 3,71 ; 1,15–11,93) et la faible expression de ROA (p = 0,026 ; 5,13 ; 1,22–21,62) étaient des facteurs prédictifs indépendant d’un court délai d’acquisition de l’échappement hormonal. Le délai de survie globale médian était de 11,6 mois (0,0–85,6 mois). Sur les tumeurs prélevées après échappement hormonal, la forte expression de Ki67 (p = 0,019 ; 1,16 ; 1,03–1,31) et la faible expression de ROA (p = 0,013 ; 0,90 ; 0,83–0,98) étaient des facteurs prédictifs indépendants d’un court délai de survie globale.

Conclusion.– Sur une population homogène de cancers de la prostate seulement traités par hormonothérapie, le métabolisme œstrogénique était impliqué dans le délai d’échappement hormonal et la progression tumorale. La forte expression de ROA apparaissait comme un facteur protecteur concernant le délai d’échappement hormonal et la survie globale.

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