Créteil France.



INTRODUCTION: La physiologie de la prostate et ses dérèglements pathologiques sont étroitement liés aux rapports existant entre l’épithélium glandulaire et le stroma fibromusculaire sous-jacent. De nombreuses études ont montré qu’au cours du développement de la prostate, le stroma mésenchymateux induit l’expression du récepteur des androgènes des cellules épithéliales. Il contrôle également la prolifération, la maturation et la différenciation des cellules de l’épithélium. Les facteurs de croissance possèdent un rôle clé dans les interactions entre le stroma et l’épithélium. Dans le but d’étudier l’influence des cellules stromales sur la réponse des cellules épithéliales aux facteurs de croissance, nous avons développé un système de coculture.

METHODES: Des cultures primaires de cellules épithéliales et stromales ont été développées à partir de tissus d’adénome de la prostate et ont été caractérisées par immunohistochimie et RT-PCR. Afin de tester la réponse des cellules aux différents facteurs de croissance (EGF, TGFalpha, aFGF et KGF), la technique d’incorporation de BrdU associée à un système d’analyse d’image a été utilisé.

RESULTATS: Les cellules épithéliales en culture expriment la cytokératine, le PSA et le PAP. Les cellules stromales expriment la vimentine, l’a-actine et la prolyl 4-hydroxylase. L’expression en ARNm du récepteur des androgènes et celle de la 5-a réductase de type I sont détectées dans les 2 types cellulaires. Cependant seules les cellules épithéliales expriment la 5-a réductase de type II. En l’absence de cellules stromales, les facteurs de croissance EGF, TGFalpha, FGFa et KGF induisent fortement la prolifération des cellules épithéliales. Par contre, en présence de cellules stromales, un faible effet mitogène de ces peptides sur les cellules épithéliales est observé.

CONCLUSIONS: Le modèle de coculture a permis de mettre en évidence le rôle important des cellules stromales dans le contrôle de la prolifération des cellules épithéliales via un mécanisme paracrine. Ce modèle cellulaire constitue un outil performant pour l’étude des interactions stroma – épithélium.