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Impact de la consommation tabagique sur le devenir des patients présentant une tumeur de vessie n’infiltrant pas le muscle primaire

Objectifs.– La consommation tabagique est un facteur de risque connu de développer une tumeur de vessie. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’influence de la consommation tabagique sur le devenir des patients présentant une tumeur de vessie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM) primitive.

Méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique incluant 2043 patients avec une première TVNIM traités par résection trans-uréthrale (RTUV). 787 (38 %) des patients ont reçu une instillation postopératoire précoce et 405 (20 %) patients une instillation adjuvante. L’historique de la consommation tabagique comprenait le statut actuel, la quantité de cigarettes quotidiennes (cigarettes par jour, [cpj]), la durée en années et la durée de cessation. La durée d’exposition cumulée a été définie comme suit : consommation légère-court terme (? 19 cpj et ? 19,9 années), modérée (combinaisons autres que légère-court terme et importante-long terme), et importante-long terme ? 20 cpj et ? 20années). Une analyse uni- et multivariée ont évalué l’impact de la consommation tabagique sur le devenir des patients.

Résultat.– Il n’existait pas de différence en termes de caractéristiques cliniques et anatomo-pathologiques entre les différents groupes : non fumeurs (24 %), fumeurs passés (47 %) et fumeurs actuels (29 %). Le statut tabagique actuel était associé avec un risque accru de récidive vésicale (p = 0,044) et de progression tumorale (p < 0,001). Les fumeurs actuels présentaient les taux de récidive et de progression les plus importants. Parmi les fumeurs, la consommation tabagique cumulée était associée avec la récidive tumorale (p < 0,001), la progression tumorale (p < 0,001), et la survie globale (p < 0,001) ; les patients ayant une consommation importante-long terme présentaient les devenir les plus péjoratifs, suivis des légère-long terme, des importante-court terme, et des légère-court terme. Les patients ayant cessé de fumer depuis ? 10 ans avaient un risque diminué de récidive (HR : 0,66, 95 %IC : 0,52–0,84, p < 0,001) et de progression (HR : 0,42, 95 %IC : 0,22–0,83, p = 0,036) en analyse multivariée.

Conclusion.– Le statut tabagique et l’exposition cumulée étaient associés avec des devenir péjoratifs chez les patients présentant une TVNIM primaire. Une cessation > 10 ans semble annuler ces effets. Nos résultats mettent en lumière la nécessité des programmes d’incitation à l’arrêt de la consommation tabagique.

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