HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE : EVALUATION CROISEE MEDECIN-PATIENT
Contexte : La sévérité des troubles mictionnels secondaires à une hypertrophie bénigne de la prostate est estimée par le score obtenu à l’IPSS, questionnaire validé et organisé en deux sous scores : obstructif Ob- et irritatif Ir-. Le score est toujours évalué par le médecin à l’issue de l’interrogatoire de son patient.
Méthode : Dans le cadre du suivi d’une cohorte ( 800 patients – 24 mois de suivi ), il a paru pertinent de croiser le score IPSS évalué par le médecin -IPSS-Md- dans le cadre de sa consultation et celui exprimé par le patient -IPSS-Pt- au travers de l’IPSS utilisé, suivant les recommandations de l’OMS, comme auto- questionnaire complété à domicile et retourné par voie postale. L’analyse prend en compte les 189 premiers patients.
Résultats : L’IPSS-Md et l’IPSS-Pt mettent en évidence un niveau moyennement symptomatologique, et ce quelque soit la tranche d’âge des patients. Le score IPSS-Pt Ob (écart-type) était respectivement de 6,7(3,8) et 5,9(3,5) à l’inclusion et à 6 mois. Cette différence observée est statistiquement significative (p<0,0001). Le score IPSS-Pt Ir était respectivement de 5,5(2,6) et 4,5(2,3) à l’inclusion et à 6 mois. Cette différence observée est statistiquement significative (p<0,0001).
Discussion : Bien que les évaluations de l’IPSS-Md et de l’ IPSS-Pt mettent en évidence une symptomatologie moyennement modérée, on constate cependant que le score IPSS-Pt est inférieur au score IPSS-Md. Cette différence se retrouve pour toute les tranches d’âge. L’analyse de l’IPSS-Pt des deux sous-scores Ob et Ir ne permettent pas d’attribuer cette différence à l’un ou l’autre groupe de symptômes. Par ailleurs on constate une différence des scores IPSS entre les sujets de moins de 60 ans et ceux de plus de soixante ans, cette différence semble plus marquée quand ce score est évalué par le patient lui-même.
Conclusion : L’évaluation du score IPSS au travers d’un auto questionnaire semble recevable. La cohorte mise en place permettra de confirmer cette première approche par des évaluations semestrielles sur des populations plus importantes.