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Faut il encore opérer tous les kystes Bosniak III ?

Objectifs.– La classification de Bosniak publiée en 1986 demeure la référence concernant la caractérisation et la prise en charge des kystes atypiques du rein. Les différentes séries font état d’une proportion de 50 % de lésions cancéreuses parmi les kystes Bosniak III opérés. Le but de notre étude à propos de 39 kystes Bosniak III est de présenter les résultats de corrélation radio histologique de ces lésions en les comparant aux données de la littérature et de discuter la prise en charge chirurgicale systématique de ces lésions.

Méthodes.– Nous avons étudié de façon rétrospective 39 patients opérés dans notre centre d’un kyste Bosniak III entre février 2000 et juin 2011. Nous avons analysé les caractéristiques démographiques, les modalités de la chirurgie, les complications post opératoires, les données histologiques, les caractéristiques radiologiques préopératoire.

Résultat.– Vingt-six hommes et 13 femmes ont été opérés, l’âge moyen lors de la chirurgie était de 52,7 ans ± 11. Treize patients (33 %) présentaient une lésion cancéreuse sur l’examen histologique de la pièce opératoire. Huit patients ont présenté des complications post opératoires. Le taux de complications parmi les patients opérés d’une lésion bénigne était de 15,4 %. Nous n’avons pas retrouvé de différence statistiquement significative concernant le nombre d’examens effectués en fonction du type histologique définitif.

Conclusion.– Le taux de lésions malignes de 33 % dans notre série est inférieur aux différentes données de la littérature. En effet, les radiologues utilisent des techniques d’imagerie en constant progrès, capables de mieux visualiser le réhaussement des parois ou des cloisons des kystes ce qui peut entraîner une sur stadification des lésions, ayant pour effet une diminution de la spécificité de la classification de Bosniak. Les lésions cancéreuses retrouvées parmi les Bosniak III sont de bas grade et il n’y a pas d’évolution métastatique décrite à ce jour. Cela incite donc à discuter l’exérèse chirurgicale au cas par cas en fonction du terrain et ne plus la proposer de façon systématique.

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