Facteurs prédictifs du risque de modification significative du débit de filtration glomérulaire après néphrectomie partielle élective. Analyse multicentrique de 519 cas
Objectifs.- Sur des modèles de néphrectomie partielle (NP) sur rein unique a été montrée l’importance de l’absence d’ischémie (technique sans clampage) et du type d’ischémie (froide vs chaude) pour le devenir de la fonction rénale. L’objectif de notre étude a été d’étudier l’impact de ces facteurs en situation de néphrectomie partielle élective.
Méthodes.- Une grille comprenant des variables descriptives pré, per et post opératoires a été adressée à 7 centres experts. Les NP de nécessité n’étaient pas incluses. Etaient colligés : l’âge, le sexe, la taille tumorale, les informations sur le clampage pédiculaire, le refroidissement du rein, le saignement per-opératoire, le débit de filtration glomérulaire (DFG) de base et aux dernières nouvelles (DN) estimée par le MDRD. Une modification significative du DFG était un passage vers un seuil plus défavorable aux DN. Une analyse multivariée avec le modèle de Cox a été réalisée.
Résultats.- Il s’agissait de 308 hommes (59,3%) et de 211 femmes (40,7%) d’âge médian 59,5 ans (27-84). La taille médiane des tumeurs était de 2,7 cm (0,9-11). Les médianes de DFG initiales et aux dernières nouvelles (DN) étaient de 79 (45-137) vs 69 ml/min (21-162), (p=0,0001). Une modification significative du DFG était notée chez 89 patients (17,1%). Les médianes de durée opératoire, de clampage pédiculaire et de saignement étaient de 137 min. (55-350), 22 min. (0-90) et 150cc (0-4150). Pour 375 (72,3%) procédures, un clampage pédiculaire était réalisé avec un refroidissement du rein dans 75 cas (20%). En analyse multivariée : l’âge, l’existence d’un clampage pédiculaire et la durée du clampage étaient des facteurs prédictifs indépendants d’évolution défavorable du DFG.
Conclusion.- Même en situation élective il faut s’efforcer de développer des techniques sans clampage et de limiter sa durée quand il est nécessaire. Le refroidissement in situ du rein semble avoir peu d’impact.