Facteurs prédictifs de complications hémorragiques après néphrectomie partielle robot-assistée : une étude multicentrique
Objectifs
La néphrectomie partielle (NP) est le traitement de référence des tumeurs rénales localisées avec un contrôle oncologique équivalent à la néphrectomie élargie et une meilleure préservation rénale. Elle reste néanmoins sous-utilisée du fait de sa morbidité principalement hémorragique. L’objectif de cette étude était d’analyser, sur une série multicentrique et contemporaine de NP robot-assitée (NPRA), les facteurs prédictifs de complications hémorragiques (CH).
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique incluant 525 NPRA réalisées de janvier 2009 à mai 2014. Les données démographiques (âge, IMC, score ASA, MDRD préopératoire, traitement anticoagulant (TAC)), relatives à la tumeur (taille, RENAL Score, anatomopathologie), à l’intervention (expérience du chirurgien, temps et modalités de clampage, ouverture de la voie excrétrice (OVE), agents hémostatiques utilisés, pertes sanguines, temps d’intervention) et au suivi postopératoire (classification de Clavien et types de complications) ont été collectées. Un modèle de régression logistique a été utilisé pour déterminer les facteurs prédictifs de CH définies comme un faux-anévrysme, une fistule artério-veineuse ou la nécessité d’une transfusion.
Résultats
Soixante-six pour cent des patients étaient des hommes. L’âge médian était de 61 ans (2685). Seize pour cent des patients avaient un traitement anticoagulant. La taille tumorale médiane était de 32 mm (490) et la tumeur était complexe dans 9,6 % des cas. Le temps de clampage médian était de 17 minutes (059), le temps d’intervention médian était de 160 minutes (45425) et les pertes sanguines médianes étaient de 200 mL (03500). Cinquante (9,6 %) complications majeures, 73 (14 %) complications mineures et 78 (14,8 %) CH sont survenues. En analyse univariée, le traitement anticoagulant (p = 0,005), la taille tumorale (p = 0,01) et l’OVE (p = 0,002) étaient statistiquement significatifs. En analyse multivariée, le traitement anticoagulant (p = 0,01) et l’OVE (p = 0,03) étaient des facteurs prédictifs indépendants de CH. L’expérience du chirurgien et la complexité tumorale n’avaient pas d’impact sur la survenue d’une CH.
Conclusion
La NPRA semble à risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants ou lorsque la voie excrétrice est ouverte au cours de l’intervention.