Extraction du rein par une voie de Leriche basse après néphrectomie coelioscopique. Etude prospective de 23 cas
Introduction : La néphrectomie laparoscopique est une intervention bien codifiée. Seule la voie d’extraction du rein reste un sujet de controverse. Le but de notre étude a été d’évaluer l’extraction par une voie de Leriche basse en terme de faisabilité et de morbidité.
Matériel et méthode : Une extraction des pièces de néphrectomie a été réalisée chez 23 patients consécutifs par une incision de type Leriche basse. Nous avons réalisé une incision oblique basse de 5 à 7 cm sur la ligne de Spiegel, sans incision musculaire. L’approche laparoscopique a été rétro-péritonéale dans 10 cas et trans-péritonéale dans 13 cas. Il s’agissait de 17 tumeurs et de 6 prélèvements donneurs vivants.
Résultats : La pièce opératoire était de 571g en cas de chirurgie carcinologique. Le recul moyen est de 9,6 mois. Aucune conversion chirurgicale n’a été nécessaire. Traitement antalgique post-op: morphine (PCA) 33 heures 25, Pro-paracétamol (1gx4/24h) pendant 61 heures 23 et Néfopam (2cc/h) pendant 40 heures 22.
Discussion : Cette voie présente une distensibilité importante lors de l’extraction avec un rapport entre la taille de la pièce opératoire et la taille de l’incision élevé. Cette voie d’extraction est peu morbide, non délabrante, n’allonge pas la durée opératoire. Aucune éventration ou hernie n’a été mise en évidence à 6mois. Or un taux d’éventration de 17% a été retrouvé par Elashry lors de ce type de chirurgie par d’autres voies. Il s’agit donc d’une avancée technique permettant une extraction de pièces volumineuses tout en conservant les avantages de la coelioscopie.
Conclusion : La néphrectomie élargie ou le prélèvement donneur vivant sont réalisables en coelioscopie avec extraction de la pièce opératoire par une incision de type Leriche basse. Cette voie d’abord assure une extraction de pièces volumineuses avec conservation des bénéfices esthétiques et fonctionnels de la coelioscopie sans risque carcinologique. L’absence de section musculaire permet une bonne préservation pariétale.