Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 103ème congrès français d’urologie > Expression des integrines alpha 2 et alpha 6 et du récepteur C-MET dans le carcinome prostatique au stade localisé : impact sur la survie sans métastases osseuses à 120 mois
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Expression des integrines alpha 2 et alpha 6 et du récepteur C-MET dans le carcinome prostatique au stade localisé : impact sur la survie sans métastases osseuses à 120 mois

Objectifs.– Les données actuelles suggèrent que les cellules cancéreuses prostatique reproduisent à certains degrés l’architecture du tissu normal qui est faite de compartiments cellulaires basal, épithélial secrétoire et neuro-endocrine. Ces cellules proviennent de l’expansion d’un compartiment cellulaire (progénitrices et intermédiaires) dont le potentiel de régénération est très important. Il semble donc primordial de reconnaître ces cellules dans les tumeurs primitives et de vérifier leur association avec le risque invasif local et métastatique. Nous avons donc analysé l’expression d’un panel d’antigènes représentatifs des cellules progénitrices du cancer de prostate.

Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective. Le matériel histologique provenant de pièces de prostatectomies de patients ayant un cancer de prostate localisé à haut risque de progression (grade 4 + 4 ; ou pT3 ; ou PSA > 20) avec un bilan d’extension négatif et un recul minimal de 120 mois. L’expression révélée par immunohistochimie de C-MET alpha 2 et alpha 6 a été quantifié par 3 lecteurs sur 5 zones représentatives de la tumeur. L’analyse a porté sur l’impact pronostique de ces marqueurs (comparativement aux paramètres histopronostiques standards du cancer de prostate) sur la survie sans progression métastatique osseuse et la survie globale.

Résultat.– Au total, les données de 62 patients (âge : 67 (±5,6) ; PSA : 16,4 ± 7 ng/ml ; T3a 51,3 % (±8,1), T3b 48,7 % (±8,1) ; grade ≥ 4+4 : 45 ± 7,5 %) ont pu être analysées avec un suivi moyen de 145 ± 21 mois. Parmi ces patients, 46 % ont eu des métastases à 105 mois avec une médiane de diagnostic de 43,6 mois avec une mortalité spécifique de 33 % à 122 mois avec une médiane de 69 mois. Le niveau d’expression des marqueurs alpha 2, alpha 6 et C-MET était associé au stade local par le risque d’envahissement des vésicules séminales (F : 3,19 ; p : 0,01) et au risque de progression métastatique osseuse (F : 4,95 ; p < 0,001). La durée de survie dans progression métastatique analysée par la méthode de Kaplan Meier illustre le risque de progression métastatique pour les patients ayant une expression des marqueurs supérieure à 5 % des cellules tumorales (Log Rank < 0,001).

Conclusion.– Cette étude rétrospective confirme qu’une petite proportion de cellules cancéreuses prostatiques expriment des marqueurs communs aux cellules progénitrices du cancer de prostate. Cette information provenant des tumeurs primitives est quantifiable et peut être utilisée comme paramètre pronostique de progression métastatique osseuse dès lors que les études prospectives en cours auront confirmé ces données.

Contenu protégé