– Existe-t-il des facteurs prédictifs d’échec du traitement par ultrasons focalisés de haute intensité de rattrapage pour cancer de prostate traité initialement par radiothérapie externe ?
OBJECTIF : Evaluer l’efficacité des ultrasons focalisés de haute intensité (Ablatherm®) comme traitement de rattrapage en cas de récidive après radiothérapie externe pour cancer localisé de prostate et tenter d’identifier les facteurs de risque d’échec de ce traitement.
MATERIEL ET METHODES : Entre 2002 et 2006, 58 patients ayant une récidive locale de cancer de prostate prouvée histologiquement, en l’absence de métastases, ont été traités par Ablatherm®.Un échec du traitement a été défini par un PSA nadir ne descendant pas sous le seuil de 0,5 ng/ml. Des données cliniques, biologiques et anatomo-pathologiques ont été colligées afin de déterminer par analyse univariée et régression logistique les facteurs pré-thérapeutiques d’échec.
RESULTATS : Avec un recul moyen de 24 ± 14 mois, un échec thérapeutique a été constaté dans 28 (48,7%) cas. Un lien a été établi entre l’échec après Ablatherm® et l’existence de facteurs anatomo-pathologiques sur les biopsies réalisées en cas de récidive après radiothérapie externe, à savoir un nombre de biopsies prostatiques positives supérieur à 50% ou atteignant les deux lobes (p<0,001), un score de Gleason sur ces mêmes biopsies ≥7 (p<0,02). Un taux sérique de PSA > 10 ng/ml dosé avant l’Ablatherm® était corrélé à un risque plus élevé d’échec du traitement (p<0,01). S’agissant du PSA nadir, un délai d’obtention supérieur à 18 mois par rapport à la radiothérapie externe était également lié à un risque d’échec (p<0,01). Par contre, contrairement à l’expérience d’autres équipes, il n’existait aucune relation significative entre l’échec et les données avant radiothérapie, à savoir, l’âge, le stade clinique, le PSA initial ou encore le score de Gleason sur les biopsies initiales.
CONCLUSION :Même si l’Ablatherm® comme traitement de rattrapage après radiothérapie externe, reste une alternative thérapeutique intéressante, certaines données biologiques et anatomopathologiques doivent être parfaitement connues afin de prédire un éventuel échec.