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Évolution de l’ incidence des cancers de la prostate et de leur gravité dans le département du Tarn

Type de financement.– Dotation de fonctionnement des registres de cancer (INVS, INCA).

Objectifs.– Analyser l’évolution de l’incidence des cancers de la prostate et de leur sévérité sur 25 ans et voir quelles sont les évolutions pour la période très récente pour éclairer le choix d’un scénario d’évolution de l’incidence des cancers de la prostate en France.

Méthodes.– Le registre des cancers du département du Tarn collecte depuis 1982 les cas de cancers de la prostate recensés dans son département. Les données présentées couvrent la période allant de 1982 à 2007. Les taux d’incidence annuels ont été standardisés par classe d’âge de cinq ans successivement selon la population-type mondiale puis européenne. De plus, pour les trois années 1995, 2001 et 2007, ont été renseignés la valeur du PSA, le score histopronostic de Gleason et le stade clinique afin de suivre l’évolution de la gravité des cas recensés.

Résultat.– L’incidence des cancers de la prostate a plus que triplé ces 25 dernières années (avoisinant les 112 cas pour 100 000 habitants en 2007 contre 29/100 000 en 1982 selon une standardisation démographique de type mondiale). On constate deux périodes de forte hausse : 1984–1989 et 1998–2004. Le maximum atteint en 2004 correspond à la période où l’essais ERSPC c’est déroulé dans le Tarn. Pour les années 1995, 2001 et 2007, le nombre de cas diagnostiqué dans la population était, respectivement, de 213, 369 et 460. Au moment du diagnostic, les stades localisés étaient majoritaires, très largement majoritaires ; seuls 10 % présentaient un envahissement ganglionnaire et/ou métastatique (N+/M+). Les cas de 2001 et 2007 révélaient par rapport à 1995 un rajeunissement des patients (notamment sur la part des moins de 65 ans). La gravité des cas diagnostiqués a diminué : la proportion de stades localisés T1 et surtout T2 augmentait sur cette période et à l’opposé des stades T3 et plus diminuaient passant de 31 % en 1995 à 14 % en 2007. Parallèlement les cas diagnostiqués après 2001 l’étaient avec des valeurs du PSA inférieures à celles rencontrées en 1995. Seule l’étude du score de Gleason ne semblait pas montrer cette évolution régulière avec une tendance évolutive difficile à systématiser.

Conclusion.– L’analyse de ces données de registre montre une tendance globale à la hausse très significative de l’incidence des cancers de la prostate dans le Tarn. Actuellementn le diagnostic a lieu plus précocement et porte sur des patients plus jeunes de sept à huit ans, ayant un taux de PSA plus bas et un stade anatomoclinique moins sévère. Ces données d’observation montrant que pour une période relativement récente l’incidence du cancer de la prostate continue d’augmenter incitent à penser que dans les estimations faites pour l’ensemble de la France par le réseau français des registres de cancer le scénario de stabilisation des taux est peut être trop optimiste et que le chiffre de 90 000 nouveaux cas par an sera peut être atteint.

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