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Évaluation des fonctions pelvi-périnéales des patients souffrant de névralgie pudendale.

Objectifs.– La prévalence des troubles périnéo-sphinctériens dans la population des patients présentant des douleurs périnéales chroniques n’est pas connue. Objectif de l’étude : décrire les fonctions périnéales (miction, exonération, sexualité, statique pelvienne) des patients souffrant de névralgies pudendales, ainsi que le retentissement d’éventuels troubles sur la qualité de vie.

Méthodes.– Étude descriptive à partir d’autoquestionnaires de symptômes (KESS, Cleveland Clinic, USP, IIEF-5, BISF-W et PFDI-20) et de qualité de vie (PFIQ-7) remis à des patients hommes et femmes présentant les cinq critères de Nantes de névralgie pudendale (douleur du périnée, aggravée en station assise, ne réveillant habituellement pas la nuit, sans hypoesthésie objective et ayant eu un bloc anesthésique du nerf pudendal positif).

Résultat.– Cent cinq patients (65 femmes et 40 hommes) ont été inclus dans notre étude. Quatre-vingt-huit d’entre eux (84 %) présentent des troubles des fonctions périnéales. La fonction défécatoire est altérée dans plus de la moitié des cas (52 %) avec une majorité de troubles à type de constipation. Il existe des symptômes urinaires variables (incontinence, hyperactivité vésicale, dysurie) chez la majorité des patients (87 %). Des dysfonctions sexuelles sont décrites chez 69 % des femmes et 37 % des hommes. Plus de la moitié des femmes (60 %) ont des symptômes évocateurs de prolapsus génital. En dehors de la douleur, ce sont les troubles sexuels qui retentissent le plus fréquemment et le plus intensément sur la qualité de vie. En comparant les données obtenues dans notre étude avec les données de la littérature sur la population générale, on retrouve parmi les patients souffrant de névralgie pudendale une incidence particulièrement élevée de la dyschésie, de l’hyperactivité vésicale, de la dysurie, des dysfonctions sexuelles ainsi que de sensation de troubles de la statique pelvienne. En revanche, il n’apparaît pas plus de troubles de la continence urinaire d’effort ou de la continence fécale.

Conclusion.– Les troubles périnéaux sont très fréquents au cours des névragies pudendales mais ne sont pas ceux que l’on attendrait d’un déficit fonctionnel du nerf pudendal. Les mécanismes de ces troubles peuvent faire appel à des réactions réflexes et à des phénomènes d’hypersensibilisation pelvienne associées. L’analyse et la compréhension des ces différentes composantes symptomatiques paraissent indispensable à une prise en charge adaptée.

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