Evaluation de l’impact d’une filière de prise en charge spécialisée des troubles vésico-sphinctériens secondaires à une Sclérose en Plaques sur l’épidémiologie des patients et sur la survenue de complications.
Objectifs. Les troubles vésico-sphinctériens secondaires à une sclérose en plaques (SEP) sont fréquents et peuvent être responsables de complications graves. Depuis 2004, une prise en charge spécialisée des troubles urinaires secondaires à une SEP a été mise en place dans notre région avec le développement d’un arbre décisionnel pour une prise en charge de premier niveau par les neurologues et une consultation multidisciplinaire associant un urologue et un médecin de médecine physique et réadaptation. L’objectif était d’évaluer l’impact de cette filière de prise en charge sur l’épidémiologie des patients et sur la survenue de complications.
Méthodes. Entre 2004 et 2009, 328 patients atteints de SEP ont été pris en charge dans cette filière. Nous avons comparé les données épidémiologiques (âge, sexe), cliniques (durée d’évolution de la SEP, score EDSS, forme évolutive de la SEP) et la fréquence de survenue des complications urinaires du groupe des 168 patients pris en charge pendant la mise en place de cette organisation (avant 2006 : Groupe 1) et celui des 160 patients pris en charge entre 2006 et 2009.
Résultat. Il existait une différence significative entre ces deux populations concernant l’âge, la durée d’évolution de la SEP et le niveau d’EDSS (Groupe 1 vs Groupe 2, respectivement, 51,6 ± 12,6 ans vs 48 ± 11, huit ans, p = 0,008, 19 ± 9,7 années vs 13, 8 ± 10,5 années, p < 0,0001, 5,8 ± 2 vs 5,1 ± 2,1 p = 0,008). Par ailleurs, la survenue de complications urinaires dans le groupe 1 était plus fréquente que dans le groupe 2 (66,3 % vs 40 %, p ? 0,0001).
Conclusion. La mise en place d’une structure spécialisée d’évaluation et de traitement des TVS dans la SEP a permis avec le temps de prendre en charge les patients plus tôt dans l’évolution de la SEP, à un stade associé à moins de complications uronéphrologiques.