Evaluation de la néphrectomie radicale laparoscopique transpéritonéale dans le traitement des tumeurs du rein
OBJECTIFS: Evaluation rétrospective de la technique de néphrectomie élargie laparoscopique trans péritonéale dans le traitement des tumeurs du rein: analyse de son incidence de complications et de ses résultats carcinologiques précoces.
METHODES: Deux-cent dix patients ont bénéficié de cette technique opératoire pour le traitement d’une tumeur rénale cliniquement localisée (stade T1- T2, N0, M0) entre juin 1997 et juin 2003. L’étude de la série porte sur 190 dossiers qui ont pu être revus et analyse les complications per opératoires et post opératoires précoces (sécurité de la technique), et les résultats plus spécifiquement carcinologiques (survie sans récidive, métastases, décès).
RESULTATS : L’âge moyen est de 64 ans (18-91). Deux cas d’accidents vasculaires per opératoires ont été relevés (section artère rénale sur clip). L’un traité par conversion chirurgicale immédiate et l’autre contrôlé par laparoscopie. Trois cas de saignement post opératoire immédiat (hématome de loge) ont amené à une reprise chirurgicale dans les 24 heures.
Huit cas de complications mineures post opératoires sont à signaler [abcès de paroi (1), hématome pariétal étendu (1), éventrations (6) dont quatre ont du être traitées chirurgicalement].
Aucun décès per opératoire ou post opératoire immédiat n’est à déplorer .
Le suivi moyen est de 28,2 mois (6-81). Aucune métastase sur orifice de trocart n’est retrouvée. Treize cas de décès liés à l’évolution tumorale sont reconnus. Dix patients ont présenté des métastases à distance, et quatre une récidive tumorale locale précoce.
CONCLUSIONS: La néphrectomie radicale laparoscopique, réalisée par voie trans péritonéale, pour le traitement des tumeurs rénales de stade TI-T2, N0, M0 est une technique sure, reproductible, dotée d’une faible incidence de morbidité .
Les résultats carcinologiques précoces semblent tout à fait encourageants et comparables à ceux de la chirurgie conventionnelle. Ils devront toutefois faire l’objet d’une analyse de suivi sur un plus long terme pour que cette voie d’abord mini invasive puisse devenir le standard de la néphrectomie élargie .