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Étude prospective du solifénacine pour l’hyperactivité vésicale chez l’enfant

Objectifs.– Les urologues pédiatres rencontrent fréquemment des enfants présentant des symptômes de vessie hyperactive. Toutefois, le dosage pédiatrique optimal des anticholinergiques n’est pas bien documenté. Historiquement, l’oxybutinine s’est démontré efficace pour traiter ces patients mais il présente des effets secondaires significatifs. Le toltérodine s’est démontré aussi efficace que l’oxybutinine mais avec moins d’effets indésirables (E/I). Les nouveaux agents, tel solifénacine, pourraient être une alternative pour utilisation dans la population pédiatrique, mais n’a pas encore été rapporté. Voulant optimiser le traitement médical de ce groupe de patients pédiatriques ayant présenté un échec au traitement à l’aide d’oxybutinine et/ou toltérodine, nous avons réalisé une étude prospective ouverte en utilisant le solifénacine. Nous voulions évaluer son efficacité mais également sa tolérabilité et sa sécurité.

Méthodes.– Les patients pédiatriques présentant une vessie hyperactive réfractaire avec incontinence urinaire se sont vu offert de participer à une étude prospective ouverte utilisant un protocole utilisant un dosage ajusté de solifénacine (1,25–10 mg). Les critères d’inclusion étaient : absence d’anomalies neurologiques corrigibles (IRM), absence d’amélioration des symptômes sous thérapie comportementale intensive et traitement médical (oxybutinine ou toltérodine) et/ou des E/I significatifs avec ces agents. Le suivi consistait en des calendriers mictionnels, mesure du résidu post-mictionnel et culture d’urine aux 3 mois et une échographie rénale et bilan urodynamique aux 6 mois. Les familles furent questionnées sur : la continence, E/I, compliance, changements comportementaux et qualité de vie. Des tests sanguins et ECG furent obtenus pour détecter tout élément de toxicité. L’objectif primaire était l’efficacité contre l’incontinence ; les objectifs secondaires : tolérabilité et sécurité.

Résultat.– Soixante-neuf patients furent recrutés (39 filles). Vingt-six patients avec vessie neurogène (10 cathétérismes intermittents) et 43 avec vessie hyperactive ont complété un suivi minimal de 3 mois. L’âge moyen au début du traitement était 8,8 ans. Ils ont utilisé le solifénacine pour une durée moyenne de 12,5 mois. La capacité urodynamique est passée de 148 ± 64 ml à 312 ± 127 ml et l’intensité des contractions non inhibées a diminué de 70 ± 29 à 21 ± 20 cmH2O. La continence s’est amélioré chez tous les patients (24 au sec, 39 significativement et 6 modérément améliorés). Cinquante-deux patients n’ont rapporté aucun E/I, 13 légers, 2 modérés et 2 patients ont cessé la médication en raison d’E/I significatifs. Quatre patients ont développé un résidu post-mictionnel significatif (> 20 %). Les tests sanguins et ECG sont demeurés normaux.

Conclusion.– En présence d’hyperactivité vésicale réfractaire à l’oxybutinine et au toltérodine, le solifénacine s’est avéré une bonne alternative pour améliorer ces symptômes dans une population de patients pédiatriques. La tolérabilité fut acceptable et le régime de posologie ajustée est apparu sécuritaire.

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