Étude descriptive monocentrique des complications chirurgicales de la transplantation rénale pédiatrique avec comparaison de 2 périodes successives de 10 ans.
Objectifs.– Évaluer la survie actuarielle des greffons et les complications urologiques et vasculaires de la transplantation rénale en pédiatrie, en comparant 2 périodes successives de 10 ans.
Méthodes.– Entre 1988 et 2008, 64 transplantations du rein ont été effectuées chez 58 enfants. Quarante-cinq pour cent des enfants présentaient une uropathie malformative, 28 % une polykystose ou une néphronoptise et 7 %, un syndrome hémolytique ou urémique. L’âge moyen au moment de la transplantation était de 10,8 ans. Quatre-vingt-quatorze pour cent des transplantations ont été effectuées à partir de donneurs décédés. L’ischémie froide était en moyenne de 21,3 heures. Vingt-deux pour cent des enfants présentaient des vaisseaux multiples. Les complications ont été étudiées sur 2 périodes successives de 10 ans (n = 41 pour la 1e période et n = 23 pour la 2nde période). Nous avons considéré, comme complication, la nécessité d’une réintervention (complication précoce si moins de 3 mois, tardive si plus de 3 mois).
Résultat.–Quatorze patients (22 %) ont présenté des complications chirurgicales. Huit patients ont eu une complication précoce et 7 patients une complication tardive. Les complications urologiques concernaient 14 % des complications (urinomes, sténoses urétérales, reflux vésico-urétéral ou calcul) tandis que les complications vasculaires concernaient 11 % des complications (sténoses ou thromboses artérioveineuses). La population des enfants de moins de 6 ans a eu un taux de complications plus important (50 %), avec en majorité des complications vasculaires (33 %). Entre 1988 et 1997, 17 % des transplantés ont eu des complications (dont 4,9 % de complications urologiques et 12,2 % de complications vasculaires) contre 39 % (p < 0,05) des transplantés opérés entre 1998 et 2008 (dont 30,4 % de complications urologiques et 8,7 % de complications vasculaires). La médiane de survie des greffons était de 15,8 ans.
Conclusion.– Les complications urologiques ou vasculaires des transplantations rénales chez l’enfant sont comparables dans cette série aux données de la littérature, cependant nous observons une proportion plus importante de complications dans la 2nde période. La diminution du nombre de transplantations et l’augmentation du nombre d’opérateurs dans la 2nde période pourrait être un élément explicatif.