Hopital Cochin-Paris

Introduction: Evaluer la faisabilité de l’hormonothérapie intermittente chez les patients présentant une récidive biologique après prostatectomie radicale et/ou radiothérapie.

Méthodes: Entre Août 1991 et Octobre 2000, 74 patients ont été traités par hormonothérapie intermittente pour une récidive biologique après prostatectomie radicale (Groupe 1, n=30), radiothérapie (Groupe 2, n=28) ou prostatectomie radicale suivie d’une radiothérapie (Groupe 3, n=16). Le PSA moyen au début du traitement était de 10,6 ng/mL (0,5-120). Le traitement a été poursuivi 6 mois après l’obtention d’un PSA indétectable pour le groupe 1 ou d’un PSA nadir inférieur à 4 ng/mL (groupes 2 et 3). Le traitement était reprit lorsque le PSA était supérieur à 4 ng/mL pour le groupe 1 ou supérieur à 10 ng/mL pour les groupes 2 et 3.

Résultats: La durée du premier cycle était en moyenne de 18,2 mois avec une période sans traitement équivalent à 52,6% du temps. La durée des cycles a tendance à diminuer au cours du suivi (p=0,01) avec cependant des périodes sans traitement stables représentant entre 52% et 47% des cycles. Dix huit patients ont présenté une progression biologique avec un suivi moyen de 43.8 mois. Ces patients présentaient un score de Gleason supérieur ou égal à 8 dans 41% (versus 11% chez les patients ne présentant pas de progression). La survie globale sans progression biologique à 5 ans était de 54,6%. En étude multivariée, les facteurs prédictifs de la progression biologique étaient l’âge inférieur à 70 ans (p=0.05), le score de Gleason inférieur ou égal à 7 (p=0.038) et l’absence d’adénopathies métastatiques lors du curage ganglionnaire (p=0.05).

Conclusion: L’hormonothérapie intermittente est une option thérapeutique pour les patients présentant un échec d’un traitement local. Les meilleurs candidats sont les patients âgés de plus de 70 ans, ayant un cancer localisé et un score de Gleason inférieur ou égal à 7.