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Est-il possible de concilier pratique chirurgicale quotidienne et constitution d’une tissuthèque de qualité ?

Objectifs.- Le développement des tissuthèques favorise la mise à disposition d’acides nucléiques pour les activités de recherche en biologie moléculaire. Néanmoins l’assurance de disposer d’échantillons de qualité implique de multiples précautions. Nous avons souhaité évaluer nos pratiques et définir des facteurs prédictifs d’altération des échantillons cryoconservés.

Méthodes.- Une extraction d’ARNs (kits Qiagen®) a été réalisée sur 264 échantillons tissulaires cryoconservés (rein sain et carcinomes rénaux à cellules claires) issus de 139 patients néphrectomisés. Les critères de jugement utilisés étaient quantitatifs (rendement de la procédure d’extraction : concentration finale Nanodrop) et qualitatifs (RNA Quality Score et  courbes de migration au GX Calliper®). Les variables explicatives analysées avaient trait aux caractéristiques tumorales et du patient, à la procédure chirurgicale, aux modalités de cryoconservation et au type de tissu (sain vs tumoral). Les tests de Mann-Whitney-Wilcoxon et du chi2 ont été utilisés.

Résultats.- Les échantillons étaient issus de 99 NTE (71%) et 40 NP (29%). 50% des procédures ont été réalisées par laparoscopie (87% des NTE).  La taille tumorale moyenne était de 6,45 cm (+/- 3,8).  Le délai médian à congélation était de 25 minutes (5-100).  Après extraction, 17 (13,4%) échantillons de tissu sain et 28 (20,4%) de tissu tumoral avaient une concentration insuffisante, les rendant inutilisables (< 25 nanog/microL).  La qualité des ARN extraits était excellente (RQS>8) pour 16 ARNs sains (15%) et 87 ARNs tumoraux (78%),  insuffisante (RQS<5,5) pour 6 ARNs sains (4,8%) et 2 ARNs tumoraux (1,8%). Le type de chirurgie, la voie d’abord et les caractéristiques anatomopathologiques tumorales n’influençaient significativement ni le rendement d’extraction des ARNs ni leur qualité et ce indépendamment du type de tissu (sain ou tumoral).

Conclusion.- Cette étude menée sur un grand nombre d’échantillons, suggère que les modalités chirurgicales et notamment la voie d’abord coelioscopique n’influencent pas la qualité des échantillons cryoconservés. En revanche, le tissu rénal sain apparait significativement plus à risque de dégradation que le tissu tumoral.

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