Enquête « HORINF » portant sur la pratique du traitement hormonal intermittent dans le cancer de la prostate en France : Etude observationnelle, transversale réalisée chez des urologues membres de l’Association Française d’Urologie
Objectifs. La place de l’hormonothérapie dans la stratégie thérapeutique du cancer de la prostate (CaP) a évolué au cours du temps. Le traitement hormonal intermittent (THI) se voit de plus en plus pratiqué dans le cadre de la stratégie thérapeutique. Il nous a semblé important de faire une analyse sur les pratiques des urologues en 2011 du THI dans le cadre de l’Association française d’urologie (AFU).
Méthodes. Enquête observationnelle transversale portant sur les modalités de pratique du THI dans le CaP (profil médecins, indications, âge patients, suivis biologique, schémas thérapeutiques) réalisée chez 941 urologues membres de l’AFU. Le questionnaire a été adressé sous format électronique entre le 9 décembre 2010 et le 25 janvier 2011.
Résultat. Deux cent soixante-neuf urologues ont participés à l’enquête (taux de réponse 28,6 %). Vingt-six (9,7 %) urologues n’ont pas complété le questionnaire pour non-pratique du THI. Deux cent quarante-trois (90,3 %) urologues pratiquent le THI (âge moyen : 51,4 ± 9,4 ; années d’exercice 17,9 ± 8,8). Les raisons de cette pratique : Qdv 94,2 %, tolérance clinique 73,7 %, coût 44,4 % et efficacité carcinologique 44 %. Les indications : CaP localisé à risque (faible 22,6 %, intermédiaire 19,8 %, haut 14 %), localement avancé 59,7 %, métastatique 63,4 %, récidives biologiques après prostatectomie 62,1 %, après radiothérapie 73,7 %. Les patients sous THI sont âgés entre 7079 ans. Dans 90 % des cas, un antagoniste ou un agoniste de la GnRH est proposé, dans 20 % des cas anti-androgènes seuls ou BAC. Le traitement hormonal est arrêté si PSA < 2 ng/ml dans 70 % des cas. Le seuil du PSA sélectionné pour la reprise de l’hormonothérapie est > 4 ng/ml dans 50 % des cas et > 10 ng/ml dans 30 % des cas. La durée du THI est de six mois dans 60 % des cas. Le dosage de la testostéronémie n’est pas réalisé en pratique, 20 % l’évaluent avant d’initier l’hormonothérapie.
Conclusion. Cette enquête nous a permis d’avoir une photographie de la pratique urologique du THIdans le CaP en France. Le THI semble représenter une voie d’avenir dans certaines indications précises et, en particulier, en cas de récidive biologique relevant d’une hormonothérapie.