Endoprothèse urétérale avant urétérorénoscopie souple. Impact sur le taux de fragments résiduels à propos de 497 cas.
Objectifs. Quelques études ont prouvé l’intérêt d’une dérivation urinaire préopératoire par endoprothèse urétérale avant urétérorénoscopie souple (URSS) sur les résultats (fragments résiduels), en particulier chez les enfants. Le but de cette étude est d’analyser les résultats de l’URSS chez les patients ayant bénéficié d’une dérivation urétérale et de comparer les résultats par rapport aux patients sans dérivation.
Méthodes. Nous avons conduit une étude monocentrique rétrospective incluant toutes les URSS réalisées pour calculs de la voie excrétrice entre 2004 et 2010 ; 497 URS ont été réalisées : 319 procédures avec dérivations (groupe 1) et 178 patients sans dérivation (groupe 2). Les indications de dérivations étaient : présence d’un sepsis d’origine urinaire (31,1 %), anurie (2,7 %) douleurs résistantes au traitement antalgique (66 %), inconnue (9,6 %). Les données concernant les caractéristiques des patients (âge, sexe, IMC) et des lithiases (nombre, type, localisation et taille) ont été extraites des dossiers des patients et analysés. Le succès de la procédure a été défini par l’absence totale de fragments résiduels à l’Abdomen sans préparation associé à l’échographie ou à la tomodensitométrie avec un suivi d’un, trois et six mois.
Résultat. Les données démographiques étaient similaires dans les deux groupes. Le côté atteint, la taille et le nombre de calcul n’étaient pas différents alors qu’il existait une différence significative pour la localisation lithiasique. La localisation urétérale était plus fréquente dans le groupe 1 (30 ± 2 % vs 16 ± 3 %, p = 0,0006). Les caractéristiques techniques des procédures (extraction monobloc, utilisation d’une gaine d’accès urétérale, vaporisation laser, temps opératoire) n’étaient pas différentes selon les groupes sauf la dilatation urétérale plus fréquente dans le groupe 2 (9 ± 4 % vs 17 ± 3 %, p = 0,08). Le taux de succès immédiat (70 ± 2 % vs 59 ± 4 %, p = 0,01) et à distance (72 ± 2 vs 64 ± 4 %, p = 0,039) était significativement plus élevé dans le groupe des patients ayant une endoprothèse urétérale (groupe 1). Le taux de complication était identique dans les deux groupes (11 ± 1 % vs 12 ± 2 %, p = 0,7). L’analyse en sous-groupe des patients présentant des calculs de l’uretère a montré que la pose d’une endoprothèse urétérale était associée à une augmentation nette du taux de succès (81 ± 4 % vs 57 ± 9 %, p = 0,0076).
Conclusion. Dans notre étude, la dérivation par endoprothèse urétérale était associé à de meilleurs résultats de l’urétérorénoscopie souple (sans fragments résiduels) en particulier pour les localisations urétérales.