EFFET DU TRAITEMENT PAR L’OXYBUTYNINE EN SUBLINGUAL DANS LES DOULEURS POST-OPERATOIRES APRES PROSTATECTOMIE RADICALE
INTRODUCTION : La prostatectomie radicale (PR) est un des traitements
de référence de cancer localisé de la prostate (KLP). L’anastomose urétro-vésicale (AUV) et le sondage vésical, qui a pour but de favoriser la cicatrisation, peuvent être sources de spasmes importants qui s’ajoutent aux douleurs pariétales. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité de l’oxybutynine dans la prise en charge de ces douleurs postopératoires (DPO).
MATERIELS ET METHODES : Nous avons sélectionné de façon
prospective 45 patients (ASA I/II) devant bénéficier d’une PR par
laparotomie. La sonde vésicale (ballonnet gonflé à 10cc) est mise en place
intubant l’AUV lors de l’intervention. Le protocole d’analgésie comprend une
infiltration pariétale à la ropivacaine 300 mg, paracétamol 2g et tramadol
100 mg IV relayé par PCA en bolus. Les patients sont randomisés de façon
aléatoire en 2 groupes en SSPI. Le groupe I (n=23) reçoit un comprimé
placebo et le groupe II (n=22) reçoit 5 mg d’oxybutynine en sublingual. Les
DPO sont évaluées toutes les 2 heures par l’Echelle Visuelle Analogique
(EVA : 0 à 10). Les deux groupes sont comparés en utilisant le test de
Mann Whitney.
RESULTATS : Les deux groupes sont comparables (donnés morphologiques
et peropératoires). Pour G I (placebo), 15/23 des patients (65%) sont
douloureux versus 4/22 (18%) de G II (Oxybutinine). Les scores EVA de G1
sont plus élevés (4,1+/-1) que ceux de G2 (1,2+/-0,9). Pour G I, la PCA de tramadol est inefficace, un comprimé d’oxybutynine 5 mg ramène en 2 h les scores EVA identiques à ceux du G II.
Aucun effet secondaire lié à l’action antimuscarinique n’a été noté.
CONCLUSION : L’oxybutynine diminue la fréquence et l’intensité des
spasmes liés à l’effraction vésicale et à l’AUV après PR. Par son action sur la
composante vésicale de la DPO, elle diminue également la consommation
d’antalgique par voie générale.