Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 103ème congrès français d’urologie – 2009 > Dysfonction sexuelle et impact psychologique après prostatectomie radicale
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Dysfonction sexuelle et impact psychologique après prostatectomie radicale

Objectifs.– Les conséquences sexuelles de la prostatectomie radicale (PR) ne se résument pas à la dysfonction érectile (DE). Nous avons développé un autoquestionnaire pour évaluer la fonction sexuelle dans sa globalité, mais aussi les répercussions psychologiques de la PR.

Méthodes.– L’autoquestionnaire comporte 16 items englobant les différents domaines de la sexualité masculine (érection, libido, orgasme), l’impact psychologique et le traitement de la DE. Soixante-trois patients consécutifs (âge moyen : 63,9 ans) ont été évalués après PR (47 pT2, 13 pT3, 1 pT4, 2 données manquantes) lors d’une consultation postopératoire (délai médian : 26,8 mois). La satisfaction générale a été mesurée par une EVA cotée de 0 à 10.

Résultat.– 74,6 % des patients étaient traités pour DE (82 % par injection intracaverneuse, 9 % par IPDE5, 9 % par une prothèse pénienne). Une baisse de la libido et de la fréquence des rapports était constatée dans respectivement 52 % et 79,4 % des cas. L’orgasme était altéré chez la plupart des patients avec 39,7 % d’anorgasmie et 38,1 % de baisse d’intensité. L’anéjaculation était gênante pour 54,1 % des hommes et empêchait les rapports sexuels pour 8,2 % d’entre eux. Les pertes d’urine lors de l’orgasme étaient rapportées par 25,4 % des patients (rapportées comme gênante pour 56,3 % d’entre eux). 68,3 % des patients avaient des répercussions psychologiques. Chez les patients motivés (demandant spontanément un traitement de la DE), 76 % rapportaient une perte de masculinité, 52 % une baisse de l’estime de soi et 36 % une anxiété. Chez les patients ne demandant pas initialement une prise en charge de la DE mais traités après proposition de l’urologue, les taux étaient respectivement 52,6 %, 28,9 % et 18,4 %. Le score de satisfaction général était de 4,8 ± 2,9/10. Les patients initialement motivés avaient un score de satisfaction plus bas que les autres (3,4 vs 5,8) (p = 0,001). Les patients porteurs d’une prothèse pénienne avaient les meilleurs scores de satisfaction (8,1/10). 56,5 % des patients déclaraient leur partenaire moins satisfaite.

Conclusion.– La PR affecte l’érection et l’orgasme mais aussi la libido, l’estime de soi et la masculinité. De plus, les patients motivés par une restauration des érections sont les plus affectés et les moins satisfaits des traitements. La DE et les autres dysfonctions sexuelles ainsi que leurs impacts psychologiques doivent être intégrés à la discussion du choix thérapeutique dans le cancer localisé de la prostate.

Contenu protégé