Douleur post opératoire après néphrectomie chez le donneur vivant apparenté (DVA) par voie laparoscopique.
Objectifs. Évaluer les facteurs influençant l’intensité de la douleur postopératoire après néphrectomie laparoscopique dans le cadre du don d’organe.
Méthodes. Étude monocentrique, incluant rétrospectivement 148 patients opérés entre novembre 2006 et avril 2012. Le critère d’évaluation principal était la consommation postopératoire de morphine en mg administrée par PCA, l’appareil délivrant des bolus de 1 mg à la demande. L’arrêt de la PCA était laissé à l’appréciation de la consommation de morphine et de la douleur par le médecin. Les données démographiques, le lien de parenté, les antécédents de chirurgie abdomino-pelvienne, le temps opératoire, l’Eva postopératoire ont été colligés.
Résultat. La consommation de morphine moyenne postopératoire était de 13,26 mg [±8,82], soit une médiane de 10 mg [4 ; 20 mg] pour une durée moyenne de recours à la PCA de 1,24 jour [±0,38]. Les Eva médianes à j0 et j1 étaient respectivement de 2/10 et de 3/10 et sont significativement corrélées à la consommation morphinique (p = 0,004 et p < 0,001). La consommation de morphinique est par ailleurs corrélée à un âge plus jeune du donneur (p = 0,0014). En revanche, aucune corrélation n’est retrouvée entre consommation morphinique et le côté du rein prélevé, le sexe du donneur, l’IMC ni le lien de parenté. De même, l’étude des antécédents de chirurgie abdominopelvienne, de la durée opératoire du prélèvement, de la survenue de complication et de la durée d’hospitalisation n’a pas montré de lien statistique significatif avec la consommation morphinique. Enfin, la comparaison des consommations morphiniques postopératoire entre donneur et receveur révèle un lien statistiquement significatif (p < 0,001), avec une différence de +2 mg chez le receveur [2 ; 5 mg].
Conclusion. L’avènement des techniques mini invasives en prélèvement d’organe conduit à s’interroger sur le vécu postopératoire du donneur apparenté. Si on comprend aisément que la consommation morphinique postopératoire est liée à l’expression de la douleur par Eva et à un âge plus jeune, l’existence d’un lien significatif entre la consommation de morphine des donneurs et receveurs apparentés souligne la question de la complexité des relations et interactions familiales lors du don d’organe. Ces observations doivent être approfondies par une étude des comportements intrafamiliaux lors du don d’organe et corrélées à des questionnaires de satisfaction.