Différenciation des masses solides rénales par analyse d’images scannographiques et utilisation d’arbres de régression et de classification
Objectifs.– Habituellement, l’examen scanographique en coupes fines est l’examen le plus utilisé dans l’évaluation des tumeurs rénales. Cependant, de nombreuses erreurs persistent quant à l’identification de la masse en tant que bénigne ou maligne. Dans cette étude, nous évaluons une méthode pour déterminer si une masse solide rénale peut être ainsi caractérisée à l’aide de l’examen scannograpique.
Méthodes.– De décembre 2004 à juin 2006, 182 patients consécutifs porteurs de masses rénales ayant eu un scanner préopératoire ont bénéficié d’une néphrectomie partielle laparoscopique. Nous avons rétrospectivement évalué 131 patients porteurs d’une masse rénale < 7 cm avec un scanner préopératoire en coupes de moins de 1 mm d’épaisseur. Le logiciel Oncocare (Siemens AG, Erlangen, Allemagne) a été utilisé pour obtenir des mesures volumétriques et les variations de rehaussement de la tumeur, du parenchyme sain et de l’aorte. Le diamètre et le volume tumoral ont été calculés en phase artérielle. Nous avons utilisé des arbres de régression et de classification en les corrélant à l’examen pathologique final.
Résultat.– La taille moyenne des tumeurs était de 2,8 cm (0,9–6,7 cm). Les 131 tumeurs se répartissaient comme suit : 70 (53 %) de carcinomes rénaux à cellules claires, 26 (20 %) de papillaires, 13 (10 %) de chromophobes, 12 (9 %) d’angiomyolipomes et 10 (8 %) d’oncocytomes. L’analyse en partition a montré qu’une hiérarchisation par taille et déviation standard par rapport à la phase parenchymateuse et non injecté prédisait de façon correcte le caractère malin de la tumeur dans 76 % des cas de tumeurs solides avec une sensibilité de 93 % et une spécificité de 36 %. Pour les sous-types histologiques, une hiérarchisation par moyenne et par déviation standard de l’atténuation en phase parenchymateuse, vasculaire et non injecté, identifiait correctement 75 % des 5 sous-types (κ = 0,62).
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Hiérarchisation par taille et déviation standard par rapport à la phase parenchymateuse, veineuse et non injecté avec prédiction du type histologique.
Conclusion.– Certaines caractéristiques d’imagerie et le degré de rehaussement peuvent permettre de différencier les sous-types de tumeurs corticales rénales. Ces mesures informatisées peuvent utilement permettre de faire la différence entre tumeurs rénales bénignes et malignes en préopératoire.