Devenir des patients traités par néphro-urétérectomie totale : une série multicentrique de 1363 patients
Objectifs.– La littérature sur les carcinomes urothéliales du haut appareil (CUHA) est limitée à des petites séries monocentriques. Nous rapportons dans cette étude une série multicentrique de 1363 patients opérés d’une néphro-urétérectomie totale avec une analyse orientée vers les facteurs de mauvais pronostic.
Méthodes.– Les données de 1363 patients opérés dans 12 centres différents ont été revues rétrospectivement. Toutes les lames histologiques ont été réévaluées par des pathologistes selon des critères stricts.
Résultat.– L’analyse pathologique a montré une localisation pyélique (64 %), la présence de nécrose (21,6 %), l’atteinte lympho-vasculaire (24,8 %), la présence concomitante de carcinome in situ (28,7 %) et un grade tumoral élevé (63,7 %). Un total de 590 patients (43,3 %) ont eu un curage ganglionnaire et 135 (9,9 %) avaient des adénopathies métastatiques. Après un suivi moyen de 51 mois, 379 patients (28 %) ont présenté une récidive tumorale en dehors de la vessie et 313 (23 %) sont décédés de leur maladie. Les probabilités d’absence de récidive et de survie spécifique à 5 ans étaient de 69 % et 73 %, respectivement. En analyse multivariée, un grade élevé (HR 2, p < 0,001), un stade T avancé (p < 0,001), l’envahissement ganglionnaire (HR 1,8, p < 0,001), le caractère infiltrant (HR 1,5, p < 0,001) et l’envahissement lympho-vasculaire (HR 1,2, p < 0,041) étaient associés avec la récidive tumorale. De la même façon, l’âge (HR 1,1, p = 0,001), un grade tumoral élevé (HR : 1,7, p = 0,001), l’augmentation du stade pathologique (tendance de p < 0,001), les métastases ganglionnaires (HR 1,7, p < 0,001), l’architecture sessile (HR 1,5, p = 0,002) et l’atteinte lympho-vasculaire (HR 1,4, p = 0,02) étaient des facteurs indépendants affectant la survie spécifique.
Conclusion.– La néphro-urétérectomie totale assure un contrôle local et une survie durables chez les patients avec une tumeur localisée. Le stade, le grade, l’envahissement ganglionnaire, l’architecture tumorale et l’atteinte lympho-vasculaire sont des facteurs pronostiques importants associés avec le devenir oncologique.