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Détection du cancer de prostate par l’odorat canin sur échantillon d’urines : vers une nouvelle arme de dépistage ?

Objectifs.– La détection du cancer de vessie par des chiens entraînés via la reconnaissance d’odeurs particulières dans les urines a été étudiée avec des résultats prometteurs. Le but de notre étude fut d’évaluer les caractéristiques d’un test de détection du cancer de prostate, sur les urines, par des chiens préalablement entraînés.

Méthodes.– Les échantillons d’urines fraîches congelées provenaient de 66 patients adressés pour élévation de PSA ou toucher rectal anormal. Le groupe cancer était formé de 33 patients, d’âge moyen 64 ± 7 ans, avec une élévation des PSA moyenne à 12 ± 15 ng/ml présentant sur des biopsies un adénocarcinome prostatique de score de Gleason médian de 7 (6–9). Le groupe contrôle était constitué de 33 patients d’âge moyen 63 ± 7 ans, présentant une élévation de PSA moyenne à 8,2 ± 4 ng/ml, avec des biopsies normales ou montrant une inflammation. L’âge des patients et la valeur du PSA n’étaient pas statistiquement différents entre les deux groupes (p = 0,7, p = 0,8 respectivement). Un chien appartenant à l’armée de l’Air, de race berger belge malinois, a été dressé à reconnaître des urines de patients atteints d’un cancer de prostate. Ce dressage, basé sur le jeu, comportait trois étapes : la phase d’apprentissage au cours de laquelle l’imprégnation du chien de l’odeur spécifique des urines « cancer » a été réalisée (durée 4,5 mois, 75 échantillons), la phase d’entraînement (11 mois) comportant des exercices de détection avec pour chacun la reconnaissance de l’échantillon d’urine « cancer » parmi plusieurs échantillons d’urine « témoin » et la phase de validation consistant en cinq exercices avec pour chacun un échantillon d’urine « cancer » pour cinq « témoins ». Les phases d’entraînement et de validation ont été effectuées en double aveugle. La sensibilité et la spécificité du test ont été évaluées.

Résultat.– Le chien a classé correctement 63 échantillons sur les 66 testés (3 faux-positifs).La sensibilité et la spécificité du test ont été de 100 % (IC 89–100 %) et 91 % (IC 76–98 %) respectivement, et les valeurs prédictives positives et négatives de 92 et 100 % respectivement.

Conclusion.– Les chiens peuvent être dressés pour reconnaître la présence d’un cancer de prostate sur l’odeur dégagée par les urines avec un taux de succès significatif. Ceci suggère que des composés organiques volatils produits par les cellules cancéreuses peuvent conférer à l’urine une odeur caractéristique dont l’identification pourrait conduire à l’élaboration d’un nouvel outil diagnostique.

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