Introduction : chercher s’il existe, chez la femme, des corrélations franches entre les données de la débitmétrie lors de l’instantané mictionnel (DIM) avec celles de la débitmétrie libre (DL).

Méthode : 217 femmes consultant pour symptomatologie du bas appareil urinaire ont bénéficié d’un bilan urodynamique. Etaient exclues les patientes présentant une atteinte neurologique, un diabète ou un prolapsus de grade >2. Chaque dossier comportait une DL et une DIM (cathéter urétral 10F). les débitmétries étaient réalisées en position assise, patiente isolée. Le volume de miction devait être > à 100mL et la courbe de débit continue. Les paramètres analysés étaient le Qmax, le temps de miction (tmic) et le % de volume résiduel (%Vr).

Résultats : 102 (47%) patientes d’âge moyen 54,3 ans [24-86] ont réalisé une session urodynamique répondant aux critères d’inclusion. On constate la diminution du Qmax au cours de la DIM : 15±8 vs 27±13 mL/s (p<0,0001) alors que le volume mictionnel était augmenté VDIM= 347±144 vs VDL=277±161 mL (p<0,0001) . Le tmic était augmenté au cours de la DIM : 49±23 vs 19±10 s (p<0,0001). Le % de Vr était augmenté au cours de la DIM : 12,6±20,1 vs 7 1±14,0% (p=0,016). Le % de Vr était>20% pour 13 DL et 29 DIM mais n’était augmenté au cours des deux tests pour 4/13 patientes.

Conclusions : les différences observées, diminution du Qmax, augmentation du tmic semblent imputables au contexte de l’IM (présence du cathéter urétral, anxiété). Les variations de ces deux paramètres sont compatibles avec celles du % de Vr. La comparaison DIM/DL n’a été que peu étudiée ; une étude rapporte cependant une diminution significative du Qmax au cours de l’IM sans lui accorder de signification clinique. La population capable de réaliser un IM reste faible (47%) ; il existe alors de franches différences entre les données de la DIM et celles de la DL. Ces différences soulignent la nécessité d’obtenir DL et DIM si l’on souhaite accroître la fiabilité des conclusions posées à l’issue du bilan urodynamique.