Cystostomies continentes de type Mitrofanoff et neuro-vessies. À propos de 21 patients
Objectifs.– Évaluer les bénéfices en termes de qualité de vie, de rééducation et réadaptation et les complications de la chirurgie de Mitrofanoff chez des patients présentant une neurovessie.
Méthodes.– Étude rétrospective de 21 patients : 11 blessés médullaires dont 9 tétraplégiques, 3 spina bifida, 2 scléroses en plaque, un syndrome de la queue de cheval, un infirme moteur cérébral, une vessie neurogène non neurologique, une mégavessie primitive. La période de suivi varie de 1 à 7 ans. Nous avons évalué l’impact de la chirurgie et des traitements associés sur la qualité de vie par le questionnaire Qualiveen, le mode mictionnel adopté et l’incidence des complications.
Résultat.– Dix-huit patients (91 %) sont aux autosondages intermittents propres après chirurgie, un aux hétérosondages, 2 patients ont bénéficié d’une intervention de Bricker. Dix-neuf patients (96 %) sont continents ; 6 bénéficient d’injections de toxine botulique, 14 d’un traitement anticholinergique. Pour 5 patients, était associée une entérocystoplastie d’agrandissement. Le score ISPU moyen en postopératoire est de 1,22 : significativement plus faible chez les patients tétraplégiques versus paraplégiques et versus la population tétraplégique de référence. La qualité de vie est supérieure dans notre groupe tétraplégie versus groupe contrôle. Au cours du suivi : 2 des complications lithiasiques, 6 sténoses (29 %) du néo-urètre ou de la plastie cutanée.
Conclusion.– Les dérivations urinaires continentes permettent la réalisation des cathétérismes intermittents par l’orifice de cystostomie. Pour les patients tétraplégiques, ce mode mictionnel apporte une réduction de la gêne, de la contrainte et de la crainte par rapport à la population de référence. Cinq patients tétraplégiques ont bénéficié d’un programme de réanimation chirurgicale des membres supérieurs afin de rendre possible les autosondages. Dans notre étude, la dérivation urinaire continente est moins associée à une entérocystoplastie d’agrandissement. Les injections de toxine botulique et/ou anticholinergiques ont permis de traiter efficacement un trouble de compliance, après une évaluation préopératoire confirmant leur efficacité.