Cryoconservation préopératoire du sperme : évolution des indications avec le temps
Objectifs.– L’objectif était d’évaluer l’évolution des indications de cryoconservation préopératoire du sperme de 1975 à nos jours.
Méthodes.– Parmi les patients opérés dans notre service entre 1975 et 2009, nous avons sélectionné ceux qui ont conservé leur sperme au CECOS en préopératoire. Les données cliniques et opératoires, ainsi que le suivi, ont été notées pour chaque patient. L’évolution des indications opératoires, de l’âge au moment du prélèvement et de l’éventuelle utilisation, a été évaluée statistiquement.
Résultat.– Au cours de la période de recueil, 414 patients ont effectué une cryoconservation préopératoire de leur sperme. Leur âge médian était de 33 (18–74) ans. Trois cent six (74 %) patients ont eu une orchidectomie, dont 302 pour cancer du testicule et 4 pour atrophie testiculaire. Parmi les 108 (26 %) patients restant, 30 ont eu une adénomectomie, 40 une prostatectomie totale, 10 une cystoprostatectomie, 13 une cure de varicocèle et 15 une exploration scrotale pour hydrocèle, traumatisme scrotal ou torsion du cordon. De janvier 1975 à janvier 2000, 80 % des cryoconservations préopératoires de sperme ont été réalisées avant une orchidectomie. Comparativement, de janvier 2000 à janvier 2009, seulement 69 % d’entre elles ont été réalisées avant une orchidectomie (p = 0,02). Les patients qui ont conservé du sperme avant une orchidectomie étaient plus jeunes (âge médian de 32 ans vs 51 ans, p < 0,0001). Bien que l’âge médian des patients opérés avant janvier 2000 était moins élevé (33 ans vs 34,5 ans), la différence n’était pas significative (p = 0,07). Au cours du suivi, 162 (50 %) patients ont décidé de ne pas poursuivre la conservation et 20 (5 %) autres ont eu recours à la procréation médicalement assistée. Ce pourcentage était similaire quel que soit le type de chirurgie et quelle que soit la date de conservation.
Conclusion.– Les indications préopératoires traditionnelles de cryoconservation du sperme se sont élargies avec le temps vers d’autres pathologies urologiques – en particulier prostatiques – touchant des patients plus âgés.