Corrélation entre le nombre d’anomalies chromosomiques et l’importance de l’oligospermie
Il est bien établi dans la littérature que l’homme infertile représente une population à risque de présenter une anomalie chromosomique (AC). Leur prévalence est considérée comme inversement proportionnelle aux nombres de spermatozoïdes au spermogramme (Chandley, 1979). Depuis l’apparition récente de l’ICSI, la prévalence des AC chez les hommes pris en charge par cette technique demande à être mieux connue.
Pour mieux définir la fréquence de ces AC chez les hommes infertiles, nous avons réalisé une étude multicentrique nationale rétrospective du caryotype de 2196 hommes inclus dans des protocoles ICSI en France. L’infertilité a été évaluée systématiquement par un examen clinique avec mesure du volume testiculaire, par un dosage de la FSH et un spermogramme.
Dans notre étude, un taux global de 6,19% d’AC a été retrouvé quelque soit le type d’infertilité. Il existe une différence significative (p = 0.0016) entre les patients présentant une oligospermie entre 0 et 2 millions de spermatozoïdes par ml et ceux dont la numération est supérieure à 2 millions, respectivement 5,21% versus 2,09%. Par contre, il n’existe pas de différence significative (p = 0,17) entre le groupe avec une oligospermie comprise entre 2 et 20 millions de spermatozoïdes par ml et le groupe dont le spermogramme est normal, à savoir 2,09% versus 3,46%.
Notre étude confirme que la fréquence des AC est inversement proportionnelle à la numération des spermatozoïdes mais jusqu’à un seuil de 2 millions par ml au-delà duquel le risque d’AC varie peu, même pour des spermogrammes dont la numération est normale.