Corrélation entre fractures du bassin et complications urinaires : une étude à propos de 62 cas
Objectifs
Les complications urinaires des fractures du bassin constituent une pathologie grave survenant souvent chez des patients jeunes et pouvant mettre en jeu la qualité de la miction et le pronostic vital. On se propose de tenter d’établir une éventuelle corrélation entre le type de l’atteinte osseuse et la gravité des lésions urinaires associées.
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 62 patients ayant présenté une complication urinaire suite à une fracture du bassin, traités au service d’urologie de Sfax.
Résultats
Il s’agissait d’hommes jeunes (98 % des cas), souvent victimes d’un AVP (56 % des cas). L’empâtement sus-pubien était le signe le plus suggestif de rupture vésicale. L’urétrorragie (30 patients) était le signe le plus évocateur de rupture urétrale, imposant alors un cathétérisme sus-pubien. Une opacification antérograde et/ou rétrograde et ou l’uroscanner ont permis d’établir le diagnostic positif. Nous avons alors diagnostiqué 12 ruptures vésicales dont 6 sous-péritonéales et 6 intra-péritonéales, 34 ruptures urétrales dont 5 partielles, 6 lésions doubles urétro-vésicales. Les fractures des cadres obturateurs étaient les plus pourvoyeuses de rupture urétrale complète, suivies par les disjonctions de la symphyse pubienne. Les lésions urinaires à type de contusion compliquaient souvent des fractures stables, alors que les lésions doubles de l’urètre et la vessie étaient associées à des fractures instables.
Conclusion
Devant tout traumatisme du bassin, il faut savoir évoquer précocement le diagnostic de lésions du bas appareil urinaire. La gravité des lésions urinaires reste fonction de l’instabilité des fractures du bassin qui en sont responsables.