Conséquences de la chirurgie de l’hypertrophie bénigne de la prostate sur la fonction érectile
Introduction : La chirurgie de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est habituellement considérée comme une chirurgie sans conséquence sur la fonction érectile. Il n’existe cependant pas d’étude comparant la qualité de la fonction érectile après chirurgie de l’HBP versus une autre chirurgie fonctionnelle. L’objectif de notre étude était d’étudier la fonction érectile de patients traités chirurgicalement pour une HBP et de la comparer à une population bénéficiant d’une arthroplastie des membres inférieurs.
Patients et Méthode : L’étude réalisée est une étude prospective, comparative, effectuée de Mars 2001 à Octobre 2002. Elle a inclus un total de 100 patients âgés de 50 à 80 ans. La fonction érectile de 50 patients opérés d’une HBP a été comparée à celle de 50 patients opérés d’une arthroplastie. Le critère d’évaluation utilisé a été le questionnaire modifié de l’Index International de la Fonction Erectile (IIEF) avec 7 questions. Une question supplémentaire concernant les modifications post-opératoires de l’orgasme a été ajoutée. Un interrogatoire par le même investigateur a été mené la veille de l’intervention et à 3 mois dans les 2 groupes. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du test du Chi-Deux (p<0,05) et du test de Fisher.
Résultats : Les 2 populations étaient homogènes pour l’âge et le score de l’Association Américaine d’Anesthésie (ASA). La comparaison des items de l’IIEF pour les 2 populations ne mettait pas en évidence de différence significative. Il n’était pas non plus mis en évidence de différence significative entre le statut érectile pré et post opératoire des patients porteurs d’une HBP. Il était par contre constaté que 6% des patients opérés dans les deux populations présentaient une altération de leur érection. A l’inverse, 6% des patients opérés en Urologie objectivaient une amélioration de leur érection et aucun dans le groupe Orthopédie.
Conclusion : La chirurgie de l’HBP n’est pas plus délétère que tout autre acte chirurgical. Elle pourrait même améliorer le statut érectile d’une minorité, non significative, de patients.