Chimiothérapie adjuvante par paclitaxel hebdomadaire après prostatectomie totale pour cancer de prostate à haut risque de récidive : toxicité, qualité de vie et résultats fonctionnels après un suivi moyen de 30 mois
Objectifs.– Évaluer dans une étude prospective de phase II la faisabilité et le profil de tolérance du paclitaxel en situation adjuvante chez des patients avec un cancer de prostate à haut risque de récidive.
Méthodes.– Quarante-sept patients avec cancer de prostate à haut risqué (PSA ≥ 20 ng/ml ou Gleason score ≥ 8 ou pT3b-T4 ou pN1) ont été inclus entre janvier 2005 et mars 2007. La randomisation était effectuée 6 semaines après la prostatectomie et séparait 24 patients recevant une hormonothérapie seule (bras HT) de 23 patients traités par une combinaison de 8 cycles de paclitaxel hebdomadaire (100 mg/m2) et d’hormonothérapie (bras Pacli). La toxicité, la qualité de vie et les résultats fonctionnels après prostatectomie étaient étudiés.
Résultat.– Les 8 cycles de paclitaxel ont été conduits en totalité chez les 23 patients. Aucune réduction de dose n’a été nécessaire. La toxicité du paclitaxel était de grade 1-2, avec 2 cas de toxicité de grade 3 et aucun de grade 4. Aucune différence en termes de qualité de vie (EORTC QLQ-C30) n’était notée entre les 2 groupes (p = 0,59). La continence urinaire était complète dans les 2 groupes 1 an après la chirurgie. Il n’y avait pas de différence significative concernant le questionnaire IIEF-5. Après un suivi moyen de 30 mois, 1 récidive biologique était retrouvée dans le bras PACLI et 2 dans le bras HT.
Conclusion.– Cette étude démontre la faisabilité du paclitaxel hebdomadaire en situation adjuvante après prostatectomie radicale, chez les patients à haut risque de récidive. La chimiothérapie n’altère ni la qualité de vie, ni les résultats fonctionnels, pour une toxicité faible, comparée à une hormonothérapie seule. Un plus long suivi permettra d’évaluer l’impact d’un tel traitement sur la récidive biologique.