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CARACTERISATION DE L’INFLAMMATION DANS L’HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE

Objectifs : L’inflammation prostatique semble être corrélée à une évolution défavorable de l’hyperplasie bénigne de la prostate selon les données de l’étude MTOPS. L’objectif de ce travail préliminaire est de caractériser l’inflammation chez des patients opérés pour une HBP symptomatique et chez des patients ayant eu des biopsies prostatiques pour une faible élévation du PSA et d’évaluer sa corrélation avec les troubles urinaires.

Matériel et méthode : 93 échantillons prostatiques de patients présentant une HBP ont été étudiés (69 biopsies prostatiques et 24 pièces d’adénomectomie). L’étude microscopique des prélèvements a permis de définir, pour chaque échantillon, un score de l’inflammation (score 1) et un score de modifications tissulaires (score 2). Le score 1 était basé sur l’appréciation quantitative du nombre de lymphocytes, macrophages et polynucléaires ; le score 2 était basé sur l’appréciation quantitative de l’atrophie, de la destruction et de la fibrose tissulaire. Les scores 1 et 2 ont ensuite été corrélés à des données cliniques : IPSS, PSA, PSA L/T, volume prostatique, VS, CRP et testostéronémie.

Résultats : De l’inflammation a été retrouvée chez 41 patients (44%) et des modifications tissulaires chez 19 (20%). L’inflammation était constituée par un infiltrat lymphocytaire dans 61% des cas, macrophagique dans 32% et polynucléaire dans 7%. Les modifications tissulaires étaient représentées par de l’atrophie glandulaire dans 78% des cas, de la fibrose dans 12% et de la destruction glandulaire dans 10%. Le score 1 était compris entre 0 et 12 (médiane=3) et le score 2 entre 0 et 7 (médiane=1). Le test non paramétrique de Spearman a mis en évidence une corrélation entre le score 1 et le rapport PSA L/T (r=-0,504 ; p=0,004), entre le score 1 et le volume prostatique (r=0,290 ; p=0,005) et entre le score 1 et le score 2 (r=0.383 ; p<0,001).

Conclusion : L’inflammation prostatique est le plus souvent lymphocytaire, avec des altérations glandulaires. Sur ce faible échantillon de patients, il ne semble pas avoir au moment du diagnostic une corrélation avec la symptomatologie mais l’étude se poursuit pour une évaluation sur le moyen terme. Par contre l’importance de l’infiltrat inflammatoire, est corrélée à la baisse du rapport PSA libre/total et au volume prostatique. Le suivi évolutif des patients sera utile pour étudier l’influence de l’inflammation sur l’évolution naturelle de l’HBP et le risque de rétention aigue d’urine.

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