CANCER NEUROENDOCRINE DE LA PROSTATE. A propos de 6 cas.
INTRODUCTION: Le cancer neuroendocrine de la prostate (CNEP) représente une entité rare. Son dépistage, qui n’est pas fait de manière systématique, a pourtant des implications thérapeutiques. Nous avons évalué rétrospectivement 6 cas de CNEP observés dans le service entre septembre 1998 et mai 2002.
MATERIEL ET METHODES: Le diagnostic était basé sur l’analyse immuno-histochimique des fragments biopsiques avec présence d’une différentiation neuroendocrine forte (minimum 50%). Une positivité pour les anticorps anti-Neuron-Specific Enolase (NSE) et anti-Chromogranine A était notée dans 5 et 6 cas respectivement alors que le marquage par anticorps anti-PSA était toujours négatif.
RESULTATS: Les CNEP représentaient 2,1% des cancers de la prostate diagnostiqués dans le service sur la même période. Le toucher rectal était anormal dans tous les cas avec un PSA médian de 9,75ng/ml (0.25-19.6). Trois patients étaient métastatiques d’emblée. Quatre des 6 patients ont été hospitalisés en urgence pour une symptomatologie aiguë. Des douleurs abdominales paroxystiques sont apparues au cours de l’évolution dans tous les cas avec une médiane de 52 jours (22-198) et étaient initialement présentes dans 2 cas. Une chimiothérapie a pu être réalisée dans 3 cas et un traitement palliatif dans les autres cas. Une différence de survie a été notée chez les patients ayant pu bénéficier d’une chimiothérapie (13 mois contre 4,7). La médiane de survie était de 9 mois et 14 jours, le décès survenant au décours d’une altération rapide de l’état général et de la fonction rénale.
CONCLUSION: Les CNEP ont un pronostique sombre. Des éléments cliniques et paracliniques orientent le diagnostic qui sera confirmé par l’analyse immuno-histochimique. Ceci permettra une prise en charge précoce basée sur la chimiothérapie.