BLOCAGE ANDROGENIQUE MAXIMAL OU AGONISTE DE LA LH-RH SEUL DANS LE CANCER DE PROSTATE METASTASE: ETUDE FRANCAISE MULTICENTRIQUE RANDOMISEE.
Introduction: Il n’existe pas de consensus actuel sur l’intérêt de réaliser un blocage androgénique maximal (BAM) plutôt qu’un blocage androgénique simple (BAS), dans le traitement hormonal du cancer de la prostate. Ce travail apporte les données prospectives pragmatiques d’une cohorte de patients diagnostiqués et traités d’emblée au stade métastatique.
Méthodes: 253 patients N1Mx, 0 ou Nx, 0, 1 M1 ont été randomisés pour recevoir de la leuproréline 11.25 mg, soit associée à du flutamide 750 mg par jour [n = 132], soit seule [n = 121] sur une période initiale de 6 mois. Au-delà, les patients ont fait l’objet d’un suivi pragmatique clos en 03/2003. L’analyse en intention de traiter (ITT) a été complétée par une analyse per protocole (PP) excluant les patients ayant subi une modification de traitement avant progression.
Résultats: Lors de la phase initiale de 6 mois, 22 patients sont sortis d’essai (12 BAM, 10 BAS). Des données de survie ont été obtenues chez 93% (214 /231) des hommes ayant complété la 1ère partie. L’ITT porte sur les 226 patients (111 BAM, 115 BAS) ayant complété la phase initiale de 6 mois avec des données disponibles de survie ainsi que sur ceux sortis d’essai pour progression ou décès lors de la 1ère période (n=12). 84,6% des patients sont Nx-1 M1, l’âge moyen est de 72 ± 8 ans, sans différence de profil entre les groupes à l’inclusion. Un changement thérapeutique avant progression est intervenu chez 9% des BAS et 23.5% des BAM, soit 37 patients. Après un suivi médian de 55 mois [IC 95% : 53 ; 57], 127 patients sont décédés ( BAM : 58.3% ; BAS : 54,1 %). La médiane de survie globale est respectivement de 37 et 46 mois dans les groupes BAM et BAS, chutant à 30 et 40 mois pour les seuls M1. La médiane de survie spécifique est de 56 (BAM) et 57 mois (BAS). La PP de survie globale montre une différence en faveur du BAS : 46 contre 27 mois (p = 0.048).
Conclusion: Le BAM n’apporte pas de bénéfice en terme de survie globale par rapport à l’agoniste seul dans cette population non sélectionnée de cancers de prostate métastasés; la PP est même défavorable au BAM. Celui-ci n’est pas maintenu jusqu’à progression chez un 1/4 des patients.