Biodisponibilité des isoflavones sur différents modèles cellulaires prostatiques
BIODISPONIBILITE DES ISOFLAVONES SUR DIFFERENTS MODELES CELLULAIRES PROSTATIQUES
SAVAREUX L1, MANACH C2, GITENAY D2, BOITEUX JP1, GUY L1
(1) Service d’Urologie, Hôpital G. Montpied, Clermont-Ferrand. (2) INRA – Unité des Maladies Métaboliques et Micronutriments, Clermont-Ferrand.
Introduction : Les isoflavones de soja ont été détectées dans la prostate humaine sous forme de glucuronides. Notre objectif est d’étudier dans des modèles cellulaires l’impact de ces composés sur l’expression de gènes impliqués dans les phases précoces du développement du cancer de prostate. Dans un premier temps, nous avons étudié la biodisponibilité des aglycones et glucuronides d’isoflavones dans des cellules prostatiques en culture.
Matériel et Méthode : La culture de deux lignées tumorales (LNCaP et PC3-AR, ATCC) ainsi qu’une culture primaire de cellules épithéliales de prostate humaine normale (cellules PrEC, Cambrex) ont été réalisées. Les cellules ont été amenées à 60-80% de confluence dans des flasques T25, puis exposées 24h soit à 100 µM de daidzéine soit à 100µM de glucuronide de daidzéine soit à la même quantité de DMSO (condition témoin). Les concentrations d’isoflavones dans le milieu de culture ont été comparées à T0 et T24h, grâce à une analyse par HPLC avec détection électrochimique multi-électrodes (Coularray®). A 24h, les cellules ont été lavées au PBS puis lysées par addition de méthanol/H2O/HCl 200mM et cycle de congélation -80°C/ décongélation. Le milieu intra-cellulaire a été analysé en HPLC-Coularray®.
Résultats : La daidzéine sous forme aglycone pénètre facilement dans les 3 types cellulaires. Il n’y a pas d’apparition de forme glucuronidée dans les cellules ni dans le milieu. Il n’y a aucune pénétration de la daidzéine sous forme glucuronidée dans les types cellulaires tumoraux (LNCaP et PC3-AR), ni hydrolyse en aglycone. A l’inverse, il est constaté la présence de formes glucuronidées dans les cellules PrEC sans hydrolyse en aglycone.
Conclusion : Le glucuronide de daidzéine, contrairement à l’aglycone, est trop polaire pour passer la membrane plasmique par diffusion passive dans les cellules tumorales. Les types cellulaires tumoraux étudiés ne semblent pas disposer de transporteurs capables de faire entrer le glucuronide dans la cellule. La pénétration des formes glucuronidées dans les cellules épithéliales normales permet d’envisager une étude génomique de l’effet de ces composants.