ANATOMIE CHIRURGICALE DES VOIES NERVEUSES VEGETATIVES PELVIENNES ET DU NERF CAVERNEUX DE LA FEMME
Créteil, France.
INTRODUCTION: L’anatomie chirurgicale des voies nerveuses végétatives pelviennes de la femme est mal connue contrairement à celle de l’homme. Ce travail a eu pour objectif de décrire les voies nerveuses végétatives pelviennes de la femme en considérant les rapports avec les fascias et les branches destinées aux organes érectiles.
METHODES: Dix cadavres de femmes adultes ont été disséqués. Les différents éléments du système nerveux végétatif pelvien ainsi que l’urètre ont été prélevés pour étude immunohistologique avec le marqueur neuronal PGP95. Des sections de pelvis de foetus de 18 SA ont aussi été analysées avec cet anticorps.
RESULTATS: Les nerfs végétatifs pelviens cheminent dans l’épaisseur des fascias qui délimitent les loges viscérales. Le plexus hypogastrique inférieur est situé entre le rectum et l’utérus dans l’épaisseur des cloisons sacro-recto-génito-pubiennes qui recouvrent les vaisseaux iliaques internes et se confondent en arrière avec la gaine fibreuse du rectum. Le plexus hypogastrique supérieur et les nerfs pré-sacrés sont contenus dans un fascia entre la face antérieure de l’aorte et l’artère mésentérique inférieure. Ce fascia soulève dans le pelvis les ligaments utéro-sacrés et se confond avec les cloisons sacro-recto-génito-pubiennes. Les nerfs érecteurs naissent des racines sacrées de S2 à S4 et cheminent sous le fascia pelvien puis empruntent la partie inférieure de l’aileron viscéral commun et rejoignent le plexus hypogastrique inférieur. Les cloisons sacro-recto-génito-pubiennes se confondent ensuite avec l’adventice des organes pelviens. L’étude immunohistologique a permis d’identifier chez l’adulte et le foetus des fibres nerveuses croisant les faces latérales de l’urètre destinées aux organes érectiles et pouvant être considérées comme le nerf caverneux féminin.
CONCLUSION: Nous avons retracé le trajet des voies nerveuses pelviennes végétatives chez la femme en considérant leurs rapports avec les fascias pelviens. La connaissance de cette anatomie devrait permettre d’envisager la préservation des nerfs de la sexualité féminine lors de la chirurgie pelvienne.