Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 106ème Congrès Français d’Urologie > Analyse des pièces de prostatectomies radicales des cancers insignifiants, potentiellement candidats à une surveillance active.
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Analyse des pièces de prostatectomies radicales des cancers insignifiants, potentiellement candidats à une surveillance active.

Objectifs.– La notion de surveillance active (SA) repose sur l’hypothèse de formes « latentes » ou « indolentes » du cancer localisé de la prostate. Cette variante insignifiante de l’adénocarcinome prostatique est jugée a priori non ou très lentement évolutive. Cette attitude attentiste aboutit souvent à un traitement actif quand le cancer devient enclin à progresser. Le but de notre étude est d’analyser les pièces opératoires des malades éligibles à une surveillance active et identifier le taux réel de cancer insignifiant sur les pièces de prostatectomies.

Méthodes.– Nous avons exploité les dossiers des malades qui ont une prostatectomie radicale dans notre formation entre 2002 et 2010. Les critères d’inclusion dans cette étude étaient : un stade < T2a, PSA < 10 ng/mL, score de Gleason < 6 sans composante grade 4, moins de deux carottes positives, moins de 50 % de cancer sur chaque carotte.

Résultat.– Cent-six malades ont eu une prostatectomie radicale rétropubienne pour cancer de prostate localisé, durant cette période. Parmi eux, 37 cas (34,9 %) avaient tous les critères de la SA. L’âge moyen des patients était de 63 ans (55–68 ans), Le PSA moyen préopératoire était de 5,9 ng/mL (2–9,8 ng/mL), le stade clinique TNM préopératoire était T1c chez les 37 patients. Le score de Gleason biopsique 6 (3+3) était retrouvé dans 35 sur 37 cas (94,6 %) ; par ailleurs le score de Gleason (3+2) préopératoire était peu fréquent deux sur 37cas. Après analyse de la pièce opératoire, les stades pathologiques rencontrés étaient les suivants : PT2a (34,9 %), PT2b (5,4 %), PT2c (32,5 %) ; PT3a (27,1 %) des cas. En revanche le score de Gleason définitif sur la pièce était de : 3+3 (37,9 %) ; 3+4 (45,7 %) ; 4+3 (16,3 %). Après un suivi moyen de quatre ans, 89,2 % sont demeurés sans récidive biochimique, quatre sur 37 cas ont nécessité une thérapie de deuxième ligne à cause d’une progression biologique.

Conclusion.– Vingt à 30 % des cancers considérés comme insignifiants sont déjà extracapsulaires avec plutôt un Gleason de 4+3 sur la pièce. L’insuffisance des outils prédictifs préopératoires sera complétée par la diffusion de l’IRM spectroscopique et l’adjonction des marquages biomoléculaires des carottes biopsiques pour pouvoir recruter de réels cancers indolents éligibles à la surveillance active.

Contenu protégé