Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 103ème congrès français d’urologie – 2009 > Analyse de risques d’insuffisance rénale chronique après néphrectomie partielle, radicale ou pour donneurs vivants
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Analyse de risques d’insuffisance rénale chronique après néphrectomie partielle, radicale ou pour donneurs vivants

Objectifs.– Évaluer les données démographiques et rénales de base ainsi que le suivi fonctionnel rénal chez des patients atteints de cancer rénal ainsi que chez des donneurs rénaux vivants dans le but d’évaluer les facteurs de risque et la prévalence d’insuffisance rénale chronique après chirurgie rénale.

Méthodes.– Un recueil de données prospectif a concerné 1325 patients avec un rein controlatéral sain et fonctionnel ayant subi une néphrectomie partielle (n = 512), radicale (n = 380) ou pour donneur vivant (n = 433). L’analyse était globale puis appariée selon l’âge, le sexe, l’origine ethnique (n = 100 chaque groupe) dans le but d’évaluer les données démographiques en considérant l’état général et les comorbidités ainsi que les fonctions rénales pré- et postopératoires.

Résultat.– En analyse non appariée, les patients traités pour cancer rénal étaient plus âgés, plus morbides, avec des taux supérieur d’hypertension, de diabète type 2, coronaropathies, maladies pulmonaires, gastro-intestinales, hématologiques et endocriniennes (p < 0,0001 pour tous). L’analyse appariée confirmait ses différences comme significatives. Dans les deux types d’analyse les patients traités pour cancer rénal avaient une fonction rénale significativement inférieure (créatininémie supérieure de 29 et 19 % ; un TFG [taux de filtration glomérulaire] estimé selon le Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) inférieur de 23 et 16 % ; respectivement [p < 0,0001]). Le suivi de la fonction rénale montrait que les patients traités pour cancer rénal par néphrectomie radicale avaient un TFG significativement inférieur aux autres groupes sur le long terme. Inversement, les patients traités pour cancer rénal par néphrectomie partielle avaient une fonction rénale comparable avec les donneurs vivants 12 mois après la chirurgie (p > 0,05). Pour 1165 (88 %) patients de la cohorte globale avec un TFG préopératoire ≥ 60 mL/min/1,73 m2, l’analyse multivariée identifiait l’âge > 60 ans, le TFG préopératoire et le type de chirurgie comme facteurs prédictifs indépendants de TFG postopératoire inférieur à 60 mL/min/1,73 m2.

Conclusion.– Pour les patients avec un rein controlatéral fonctionnel subissant une chirurgie rénale, l’âge avancé, une mauvaise fonction rénale préopératoire et une chirurgie radicale sont des facteurs de risque de développer une insuffisance rénale chronique. Ces données soulignent l’importance de la chirurgie rénale conservatrice chez des patients scrupuleusement évalués et sélectionnés.

Contenu protégé