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Alimentation et cancer de prostate : résultats d’une étude franco-belge

Objectifs.– Un nombre croissant d’études suggère un impact de l’alimentation dans la genèse, voire la récidive et/ou la progression du cancer de prostate. Le rôle des lipides est notamment très controversé. Nous avons cherché à déterminer le profil alimentaire de patients atteints d’un cancer de prostate en les comparant à une population témoin.

Méthodes.– Quatre cents autoquestionnaires alimentaires semi-quantitatifs (113 items) ont été envoyés par courrier ou distribués en Belgique et dans le nord-est de la France à des patients traités pour un adénocarcinome prostatique et à des témoins ayant bénéficié du dépistage du cancer de la prostate (PSA < 4 ng/ml, TR sans anomalie). La composition nutritionnelle des aliments était obtenue par les tables Nubel et Lambin.

Résultat.– Le taux de réponse a été de 52,5 % (n = 210) dont 117 patients atteints d’un adénocarcinome prostatique (groupe 1) et 93 témoins (groupe 2). L’âge moyen était de 65,6 ± 8,54 ans. Le BMI moyen était de 26,5 ± 3,7 kg/m2 dans le groupe 1 et 26,1 ± 3,2 dans le groupe 2 (p = 0,59). Les apports énergétiques totaux (AET) étaient plus élevés dans le groupe 1 (2420 kcal/j vs 2240 kcal/j, p = 0,01). La consommation totale de lipides était plus importante dans le groupe 1 (43,2 %AET vs 40,4 %AET, p = 0,004). Les d’acides gras saturés étaient plus consommés dans le groupe 1 mais non significativement (p = 0,056) avec une consommation de beurre (p = 0,02) plus importante. Concernant les acides gras poly-insaturés, nous avons constaté une consommation moyenne d’oméga-3 plus élevée dans le groupe 1 (p = 0,01). Les apports en acides gras mono-insaturés étaient équivalents entre les deux groupes. Les apports en calcium étaient similaires mais les fromages frais étaient plus consommés dans le groupe 1 (p = 0,04). Nous n’avons pas montré de différence significative au regard des aliments riches en lycopène mais le groupe témoin consommait deux fois plus d’abricots secs riches en bêtacarotène et en lycopène (p = 0,04). Le thé vert ainsi que certains fruits frais étaient significativement plus consommés dans le groupe 2. Les consommations totales de légumes, légumes crucifères, soja et vin n’étaient pas différentes significativement.

Conclusion.– Ces résultats montrent une association entre qualité des graisses ingérées et risque de cancer prostatique. Les résultats sur le thé vert et les abricots séchés confortent les données de la littérature qui leur attribuent un rôle protecteur. L’étude est actuellement poursuivie et une nouvelle série de questionnaires est en cours d’analyse.

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