L’apport du robot chirurgical dans le cancer de la vessie
Un essai clinique, nommé RAZOR, comparait deux techniques chirurgicales pour l’ablation de la vessie dans le cadre d’un cancer. Ces deux techniques étaient soient l’utilisation d’un robot chirurgical, soit la technique classique avec incision abdominale (ou « voie ouverte »), et les résultats montrent une équivalence des deux techniques en terme de résultats cancérologiques.
Le cancer de la vessie, lorsqu’il est encore au stade local, mais invasif (c’est à dire infiltrant des tissus profonds de la vessie) nécessite une chirurgie d’ablation de la vessie, avec une dérivation urinaire, qui va être continente ou incontinente selon l’indication opératoire ainsi que le désir du patient. Plusieurs techniques sont disponibles, à savoir la « chirurgie ouverte » (grande incision abdominale), la coelioscopie et la chirurgie robotique, deux techniques moins invasives sur le plan chirurgical.
L’essai RAZOR est la première étude qui permet de « randomiser » les patients, c’est-à-dire placer les patients soit dans le groupe avec chirurgie ouverte soit dans le groupe avec chirurgie robotique. Le critère de jugement se basait sur la comparaison de la survie sans progression (c’est-à-dire l’absence de récidive de cancer) à 2 ans entre les deux groupes.
Entre 2011 et 2014, 159 et 153 patients ont été inclus respectivement dans le bras robot et ouvert. Tous les patients ont bénéficié d’une dérivation urinaire selon la même technique chirurgicale, qui était une approche réalisée à l’extérieur du corps du patient. Les patients ont été répartis au hasard entre les établissements (n = 15). Les chirurgiens ayant participé à l’étude devaient avoir effectué au moins 10 chirurgies d’ablation de vessie par voie ouverte et robot-assistée au cours de l’année précédant l’étude.
Des résultats encourageants pour l’apport du robot dans la chirurgie de cancer de vessie
Les deux populations de patients étaient comparables en termes de caractéristiques. La survie sans progression sur deux ans était de 72,3 % dans le groupe robot et de 71,6 % dans le groupe ouvert, ce qui mettait en évidence l’équivalence de ces deux techniques. Aucune différence n’a également été mise en valeur concernant les complications globales ou graves, la qualité de vie, et l’ablation complète du cancer (« marges chirurgicales »).
Les recommandations de l’Association Française d’Urologie, mises à jour en 2018, montrent une équivalence des deux techniques en matière de résultats carcinologiques, et semblent pencher vers la chirurgie mini-invasive en termes de diminutions de pertes sanguines. Néanmoins, la voie mini-invasive est toujours en cours d’évaluation, et la voie d’abord doit être réalisée en fonction de l’expérience du chirurgien.