L’incontinence coïtale
Au-delà du retentissement de l’incontinence urinaire sur la qualité de vie, l’image de soi et indirectement sur la vie sexuelle, des fuites urinaires peuvent électivement survenir au cours des rapports sexuels, définissant ainsi l’incontinence coïtale, et pouvant altérer spécifiquement la vie sexuelle.
Analyser la prévalence, les mécanismes physiopathologiques et les possibles options thérapeutiques de l’incontinence urinaire coïtale.
Nous avons effectué une recherche PubMed des termes liés à l’incontinence urinaire et à la dysfonction sexuelle.
L’incontinence coïtale était un symptôme peu rapporté de façon spontanée alors qu’elle était présente chez au moins 1/4 des femmes incontinentes. Certaines femmes n’avaient qu’une incontinence coïtale (7,6 à 20 % des cas). Chez l’homme, l’incontinence urinaire pendant les rapports sexuels s’observait principalement après prostatectomie dans 20 à 64 % des cas. Cette incontinence nécessite une analyse sémiologique fine car elle peut survenir à différentes phases du coït (stimulation locale 20–30 %, excitation 13–18 %, pénétration 62,9–68 %, mouvements de va et vient, orgasme 27–37,1 %) et correspondre ainsi à des mécanismes physiopathologiques différents (hypermobilité cervico-urétrale, incompétence sphinctérienne, instabilité urétrale, hyperactivité détrusorienne). Chez l’homme, l’étiopathogénie la plus fréquente était une incontinence d’effort par insuffisance sphinctérienne. Des thérapeutiques spécifiques ont montré leur efficacité. La rééducation périnéale (RR=0,25, IC [0,06–1,01]), les thérapeutiques médicamenteuses (anticholinergiques efficaces dans 59 % des cas) ou chirurgicales (bandelettes avec une efficacité de 87 %) ont été proposées aux patients.
L’incontinence coïtale est un symptôme fréquent et gênant. Son évaluation permet une présomption physiopathologique et une adaptation des stratégies thérapeutiques.
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