C.H.U. Pontchaillou, RENNES.

Introduction : L’objectif de cette étude a été d’évaluer le mode de détection des tumeurs du rein en tant que facteur pronostique et de le comparer aux critères pronostiques cliniques et pathologiques usuels.

Matériel et méthodes. Les données de 400 patients opérés d’une tumeur du rein dans notre service entre 1984 et 1999 ont été revues. Les critères pronostiques suivants ont été étudiés : âge, sexe, taille de la tumeur, stade, grade, envahissement veineux et surrénalien, métastases ganglionnaires ou à distance et mode de détection (fortuit ou non). Les taux de survie ont été comparés par méthode de Kaplan-meier (Log rank test). L’analyse multivariée a été faite selon le modèle de Cox.

Résultats : 151 (38%) tumeurs du rein ont été découvertes de façon fortuite. Il n’y avait pas de différence significative dans la proportion de carcinomes à cellules rénales que la tumeur soit découverte fortuitement ou pas (94,4% versus 93,9%). Les tumeurs étaient de plus petite taille dans le groupe des tumeurs de découverte fortuite (5,7 cm versus 8,7 cm, p<0,01). La survie spécifique était significativement meilleure pour les patients dont la tumeur était découverte fortuitement (Log Rank test, p<0,01). En analyse multivariée : le mode de détection (OR : 4,3), le stade, le grade, les métastases et l’envahissement ganglionnaire (p<0,01) étaient des facteurs pronostiques indépendants.

Conclusion : la découverte fortuite d’une tumeur du rein apporte un bénéfice supplémentaire au patient en terme de survie et devrait être considérée comme un facteur pronostique au même titre que le stade et le grade tumoral.