Objectifs : Evaluer l’efficacité et l’innocuité du traitement des petites tumeurs rénales par une sonde de radiofréquence (RF).

Matériels et méthodes : 52 patients porteurs de 74 tumeurs rénales ont été traités, sous anesthésie générale, par RF. Le guidage de l’électrode active était scanographique ou échographique. Les complications ont été recensées. La créatininémie était dosée avant le traitement et lors des examens de suivi. Le suivi a consisté en des scanners ou IRM successifs réalisés à J1, 3 mois puis tous les 6 mois ensuite. Le succès du traitement était défini par l’absence de rehaussement de la tumeur traitée.

Résultats : De lourds facteurs de comorbidité dans 54% des cas, des antécédents de chirurgie rénale controlatérale totale ou homolatérale partielle dans 42% des cas motivaient le choix de la technique. Enfin, dans 4%, il s’agissait du choix du patient. La taille moyenne des tumeurs était de 2cm [0.7-5cm]. Quarante et une tumeurs étaient exophytiques, 28 intraparenchymateuses et 5 en contact avec le hile. Onze cancers rénaux étaient prouvés sur 13 tumeurs biopsiées. Les RF ont été délivrées par voie percutanée dans 49 cas et 3 fois par chirurgie ouverte. Chez 15 patients avec un rein unique, aucune modification significative de la fonction rénale n’était enregistrée. Sept (14%) complications ont été observées dont 1 (2%) majeure (douleur plexique chronique lombaire). Avec un suivi moyen de 8 mois [1-36 mois], le taux de succès était de 98.6% (73 tumeurs/74). Une tumeur était en attente de re-traitement. Aucune preuve radiologique de récidive locale et de métastase à distance n’était observée pour la totalité des tumeurs.

Conclusions : La RF est applicable avec succès aux tumeurs rénales quelles que soient leurs localisations. Les tumeurs de gros volume ne constituent pas une contre-indication absolue aux RF. Pour le traitement des petites tumeurs rénales, la RF apparaît comme une alternative thérapeutique peu invasive, sûre, peu morbide et efficace à court terme. Toutefois, son efficacité à long terme reste encore à prouver.