Tumeurs urothéliales de vessie chez les transplantés rénaux
But : Etudier les caractéristiques anatomopathologiques, les choix thérapeutiques et l’évolution des tumeurs urothéliales de vessie (TUV) chez les transplantés rénaux.
Patients et méthode : Nous rapportons une série 20 cas de TUV chez des transplantés rénaux. Les données proviennent d’une étude rétrospective multicentrique réalisée par questionnaire auprès des membres du Comité Transplantation de l’AFU.
Résultat : 18 hommes et 2 femmes, âgés de 63,4 ± 10,2 ans, sans antécédent de TUV. L’incidence à été de 260 pour 100 000. Le suivi médian était de 51 mois (20 à 158 mois). Le mode diagnostic le plus fréquent a été l’hématurie macroscopique isolée (65%). Le délai médian entre transplantation et la TVU a été de 60 mois (5 à 259 mois). Le stade tumoral a été pTa, pT1, pT2a, pT3a et pT4a dans respectivement 44%, 22%, 6%, 16%, et 6% des cas. 63% des tumeurs étaient de grade 3. Du CIS existait dans 20% des cas. 25% des patients étaient N+. Tous les patients ont eut une résection de leur tumeur. En complément, 15% ont eu de l’Améticine et 5% du BCG sans complication relevée. 6 patients ont eu une cystectomie dont 50% à but palliatif associée dans ces cas à une association radio-chimiothérapie (2/3) ou chimiothérapie seule (1/3). Le traitement immunosupresseur a été allégé dans 50% des cas : diminution des doses de corticoïde, d’inhibiteur de la calcineurine (InhC) et d’analogue des bases puriques (ABP) dans respectivement 20%, 25% et 10% des cas. Chez un patient les InhC et ABP ont été remplacé par de la rapamicine. 4 (20%) des patients sont morts de leur cancer de vessie, 25% ont récidivé et 55% sont en rémission de leur TVUS. 10% sont décédés d’une cause intercurente. 73% des patients survivants ont un gardé transplant fonctionnel sans altération de la créatininémie. 6 patients (27%) sont retournés en dialyse. Conclusion : Les TUV chez les transplantés rénaux sont d’incidence augmentée et ont une agressivité et une mortalité augmentées par rapport à la population générale. Une surveillance accrue semble justifiée.
