Tumeur urothéliale de vessie pTa : faut-il conserver le grade 2 ?
La classification anatomopathologique de l’OMS 1973 distingue les grades 1, 2 et 3 pour les tumeurs urothéliales. La classifications de consensus OMS/ISUP 1998 a modifié cette classification: une partie des tumeurs de grade 1 (G1) a été subdivisée en ” lésions de faible potentiel de malignité ” (LMP), le reste des tumeurs étant classées en carcinomes de bas-grade ou de haut grade. La classification de l’OMS 1999 divise les carcinome en 3 grades en plus des tumeurs LMP. Enfin, des experts réunis à la Conférence de Consensus International à Ancona en 2001 conseillent le retour à la classification de l’OMS 1973. L’objectif de cette étude était d’évaluer le potentiel évolutif des tumeurs Ta G2 et G3 en fonction de leur grade.
Cette étude rétrospective a inclus 56 patients ayant une tumeur de vessie initiale classée pTaG2 ou pTaG3 entre 1975 et 1998. Une relecture a été faite de façon indépendante par 2 observateurs différents. Aucun cas de CIS associé n’a été observé. Ki 67 et P53 ont été étudiés en immunohistochimie (Dako) sur coupes déparaffinées.
L’âge moyen des 56 patients était de 67 ans (DS 15,6) sans différence significative entre les 46 patients avec une tumeur classée G2 et les 10 patients classés G3. Avec un recul moyen global de 64 mois :
– 63% des tumeurs G2 et 90% des tumeurs G3 ont récidivé avec un délai moyen de 26 mois (DS=40) et de 9 mois (DS=6) respectivement.
– 37% des tumeurs G2 et 60% des tumeurs G3 ont progressé avec un délai moyen de 72 mois (DS=83) et de 8 (DS=3) mois respectivement.
Un modèle de Cox a montré que le grade était un facteur pronostique indépendant de récidive (p = 0,02) et de progression (p = 0,002).
Le pourcentage d’immunomarquage du p53 et du ki-67 était significativement plus élevé dans les grades 3 (p=0.007 et p=0.01 respectivement ; test de Mann-Whitney). L’indice kappa de reproductibilité entre les 2 observateurs était à 0,74.
Cette étude confirme la différence significative d’évolution entre les pTaG2 et les pTaG3 et plaide en faveur de la conservation du G2 de la classification de l’OMS 1973 dans les tumeurs de vessie pTa.
