Transsexualisme : résultats préliminaires de la génitoplastie masculinisante avec lambeau abdominal
OBJECTIFS : la réassignation est un processus hormono-chirurgical dans lequel s’intègrent la phalloplastie et la génitoplastie masculinisante avec restauration d’une triple fonction esthétique, urinaire et érectile.
MATERIEL ET METHODES : depuis 2001, 14 génitoplasties masculinisantes ont été faites chez des patientes d’un âge moyen de 31 ans. L’ensemble de la prise en charge chirurgicale a été planifié sur 6 mois et réalisé par la même équipe, en plusieurs temps successifs : 1. Hystérectomie non conservatrice avec colpectomie des 2/3, 2. Réalisation d’un lambeau tubulisé abdominal (technique de R. Laub), 3. Colpectomie + vulvectomie + scrotoplastie + libération du lambeau + balanoplastie, 4. Mise en place de la prothèse pénienne. Il n’y a pas eu d’urétroplastie et le clitoris a toujours été conservé.
RESULTATS : les complications per-opératoires se résument à une plaie rectale réparée immédiatement. Les complications post-opératoires ont été : 1 nécrose partielle du lambeau, 1 hématome pariétal, 1 hématome pelvien et 1 rejet précoce de prothèse pénienne. Sur le plan esthétique, 1 lambeau était jugé trop ” fin “, 1 balanoplastie ” globuleuse “, 1 cicatrice de laparotomie disgrâcieuse.
CONCLUSION : malgré la lourdeur des différents gestes combinés, la technique de génitoplastie masculinisante est relativement simple et reproductible avec ce type de lambeau abdominal. Les complications en sont réduites et les taux de séquelles esthétiques et fonctionnelles acceptables. Cette activité reste délicate et justifie un encadrement médico-chirurgical et paramédical particulièrement motivé et sensibilisé à une population inhabituelle et souvent fragile.
