Objectifs: Il a été suggéré récemment que la thrombocytose était un facteur pronostique indépendant du stade et du grade dans le cancer du rein localisé et métastatique. Les tumeurs du rein peuvent en effet sécréter des facteurs d’activation des plaquettes comme l’IL-6, le TNF-alpha et le PDGF qui a également des capacités angiogéniques. L’objectif de notre étude a été de corréler le taux de plaquettes à l’agressivité tumorale et d’évaluer la valeur pronostique de cette variable dans le cancer du rein localisé ou non.

Matériel et méthodes. Les données de 804 patients opérés d’un cancer du rein dans 2 services universitaires Français on été revues. Les caractéristiques histo pathologiques des tumeurs ont été corrélées au taux de plaquettes. En analyse uni et multivariée ont été étudiés les valeurs pronostiques de : stade, grade de Fuhrman, taille tumorale, envahissement de la graisse péri rénale, de la surrénale ou de la veine rénale, extension ganglionnaire ou métastatique, ECOG, type histologique et taux de plaquettes.

Résultats : Le taux de plaquettes était fortement corrélé au stade et au grade tumoral, à la taille de la tumeur, à l’envahissement de la veine rénale et de la graisse péri rénale, à l’envahissement ganglionnaire (p<0,0001) et métastatique (p :0.01). En analyse univariée tous les facteurs étudiés étaient significatifs (p<0.0001). En analyse multivariée étaient retenus : le stade TNM, le grade de Fuhrman (p<0.0001), la taille tumorale, l’ECOG (p :0.02) et le taux de plaquettes (p :0.03). Les probabilité de survie à 5 ans pour des taux de plaquettes <450.103 ou >= 450.103 étaient respectivement de 70% et 38%.

Conclusion : Le taux élevé de plaquettes dans le cancer du rein est clairement un facteur pronostique intéressant. Il traduit une cascade d’évènements biologiques qui ont à voir avec l’angiogénèse et le processus métastatique ouvrant la voie à de nouvelles investigations.